Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a appelé à l’accélération du processus de formation du nouveau gouvernement qui devra accorder la priorité absolue aux questions économiques urgentes, outre la concrétisation des réformes nécessaires et l’amélioration de la situation sociale.
Intervenant jeudi 31 octobre à la cérémonie de démarrage du programme d’appui au financement non bancaire des PME “Investia entreprise”, Chahed a cependant estimé que la formation du nouveau gouvernement nécessite une approche “rationnelle” et “réaliste” basée sur les données chiffrées et les indicateurs, outre la poursuite du processus de réforme.
A la tête du gouvernement depuis 2016, Chahed a indiqué que “l’économie tunisienne a vraiment dépassé le seuil critique comme en témoignent plusieurs indicateurs, clairs et fiables”.
Et le chef du gouvernement d’appeler à poursuivre la construction sur la base de ces résultats afin de booster la productivité de l’économie nationale et faire face aux défis qui nécessitent les efforts conjugués de toutes les parties.
Chahed a, également, appelé les investisseurs étrangers et tunisiens à appuyer les investissements en Tunisie, rappelant que son gouvernement a dirigé le pays dans une conjoncture difficile, notamment les quatre attaques terroristes perpétrées en 2015, outre le taux du déficit budgétaire qui a atteint près de 7% et la faible croissance qui n’a pas dépassé 1%.
“Le gouvernement a pris quelques décisions douloureuses, mais nécessaires comme la hausse des impôts et des taxes douaniers qui ont causé une augmentation de l’inflation”, a-t-il indiqué, rappelant que cette hausse a touché les différentes catégories sociales.
“Ces sacrifices ne sont pas seulement celles du gouvernement qui a payé le prix sur le plan politique, mais se sont essentiellement celles consenties par les tunisiens pour sauver l’économie du pays”, a précisé le chef du gouvernement.
Il rappellera l’amélioration des indicateurs des finances publiques, notamment la maîtrise du déficit budgétaire qui est passé de 6,1% en 2016/2017 à 4,8% en 2018.
Il a, par ailleurs, affirmé que la loi de finance pour l’exercice 2020 ne connaîtra pas de hausse de taxes, d’impôts et des prix des produits subventionnés, plaidant pour l’amélioration de la performance économique comme seule alternative pour la Tunisie.
Le chef du gouvernement a, dans ce cadre, présenté plusieurs recommandations, comme la mobilisation de nouvelles sources financières à travers la réforme et la restructuration des entreprises publiques, notamment celle compétitives.
Il s’agit, également d’augmenter la capacité de production du phosphate, de pétrole, de gaz et des énergies renouvelables afin de réduire l’importation et mobiliser de nouvelles ressources pour le budget de l’état.
La réalisation de cet objectif, a-t-il encore précisé, nécessite la mobilisation de ressources supplémentaires à travers la concrétisation du projet de numérisation (de l’administration, des services fiscaux et de la douane), la numérisation de l’économie, les transactions financières et les différents services liés au citoyen.
Il a également évoqué la nécessité de poursuivre le processus de libéralisation de l’économie, la lutte contre le monopole, la contrebande, le commerce parallèle et la corruption.
Pour Chahed, une économie plus compétitive mobilisera des ressources supplémentaires qui permettront à l’Etat d’améliorer les transferts sociaux au profit des catégories à moyen et faible revenus.