Le manque des ressources financières publiques dédiées à l’investissement dans l’infrastructure routière et à sa maintenance périodique, ainsi que le non respect des utilisateurs de la route du poids en charge autorisé constituent les principales raisons de la détérioration de l’état des routes en Tunisie. C’est ce qu’indique le directeur général des ponts et chaussées, Slah Zouari, cité par la TAP et qui se réfère à un état de lieu réalisé récemment.
” Cet état de lieu, qui fait partie d’une étude sur la mise à niveau de l’infrastructure routière et l’identification des hypothèses de restructuration de ce domaine dans le pays, a été présenté lors d’un colloque tenu les 5 et 6 novembre 2019 à Tunis”.
Actuellement, l’Etat consacre 1,2 milliard de dinars au plan d’investissement routier, dont près de 50 millions de dinars sont destinés à la maintenance, soit près de 7% alloués aux chaussée, a-t-il précisé.
“Nous ambitionnons de renforcer ce plan d’investissement et de porter le budget de la maintenance à 300 MDT, soit entre 20% et 25% du plan d’investissement de l’infrastructure routière, à l’instar des autres pays en développement”, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le responsable a souligné l’importance de renforcer les ressources humaines de l’administration, d’autant plus que plusieurs cadres sont partis à la retraite ou ont quitté le pays dans le cadre de la coopération technique.
Financée à hauteur de 1,2 million de dinars par la Banque africaine de développement (BAD), l’étude comporte trois phases, à savoir:
- la présentation de l’état de lieu de l’infrastructure routière en Tunisie,
- la présentation des propositions concrètes de développement de ce secteur et des établissements en charge,
- le choix de la meilleure option à suivre dans ce domaine.
Cette étude lancée en 2018, par le Ministère de l’Equipement, de l’Habitat et d’aménagement du territoire, devrait prendre fin en 2020, selon Zouari.
Durant les deux jours du colloque, plusieurs scénarios de modernisation de l’infrastructure routière, inspirés des expériences des autres pays sont discutés par les participants. Parmi ces scénarios figure celui portant sur la création d’un fonds dédié à la maintenance des routes.
La direction générale des ponts et chaussées a mis en place une stratégie couvrant la période 2016-2030 et s’étalant sur trois plans et ce, moyennant environ 35 milliards de dinars, d’après ce responsable.
Le réseau de l’infrastructure de la Tunisie comporte, actuellement, 20.000 km de routes classées (dont 81,4 sont revêtues), et 52.000 km de pistes rurales (dont 40% sont revêtues), selon des données communiquées par le ministère de l’Equipement.