Le règlement des problèmes économiques en Tunisie, telles que l’inflation et la maîtrise du taux de change…, ne peut se faire sans une stratégie globale ciblant sur le long terme la garantie de la souveraineté alimentaire, la production de l’énergie renouvelable et une industrie à haute valeur ajoutée. C’est ce qu’a indiqué l’expert et président de l’Institut international du développement durable (IIDD), Fadhel Kaboub.
“Il est impossible de parler d’une souveraineté monétaire sans une souveraineté alimentaire et une autosuffisance des peuples en termes de médicaments, de matériaux médicaux et de formation des compétences”, a-t-il expliqué, au cours de la conférence internationale qui se tient les 7 et 8 novembre 2019 à Tunis, sur le thème “La quête de la souveraineté économique et monétaire dans l’Afrique du XXIe siècle: Enseignements et perspectives”.
Kabkoub pense que les solutions provisoires ne permettent pas d’atteindre la souveraineté monétaire, et appelle donc à l’introduction d’un changement radical et structurel pour s’attaquer à la problématique de l’inflation.
“Les vraies solutions doivent s’appuyer sur la quête de la souveraineté alimentaire, l’intégration des énergies renouvelables et sur les industries à haute valeur ajoutée, tout en renforçant l’enseignement supérieur et la formation”, a-t-il encore fait savoir.
Il rappellera que “la politique Tunisienne a toujours accordé à l’investisseur des avantages incitatifs en matière d’exportation, sans pour autant axé les efforts sur les exportations à haute valeur ajoutée”.
D’où son appel à identifier une nouvelle vision dans le secteur touristique, par exemple, à même de permettre de générer plus de recettes en devises pour l’économie tunisienne.
Les conférenciers aborderont plusieurs sujets liés à la question des devises et du concept d’indépendance monétaire, outre les problématiques de la dépendance africaine à l’endettement, les relations monétaires internationales, les alternatifs d’indépendance et la quête de la souveraineté économique et monétaire dans les pays africains.
Près de 30 interlocuteurs interviennent lors de cette conférence internationale, la première organisée en Afrique et qui traite de la souveraineté économique et monétaire du continent.
Cette manifestation est organisée à l’initiative de la Fondation Rosa Luxemburg, en partenariat avec l’Institut international du développement durable (IIDD).