Cette question mérite d’être posée ce mercredi 13 novembre, à quelques instants des votes pour élire le nouveau président et des vice-présidents de l’Assemblée des représentants du peuple. A l’heure actuelle, l’issue de cette bataille est incertaine.
En effet, le secrétaire général du Mouvement Echaab, Zouheir Maghzaoui, a déclaré dans la soirée du mardi 12 novembre que son parti et le parti Courant démocratique présenteront, aujourd’hui, lors de la séance plénière d’ouverture du Parlement, un candidat consensuel pour la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Il a rappelé que les deux formations politiques avaient convenu, au cours d’une réunion tenue mardi soir dans le cadre de consultations sur la formation du gouvernement et les perspectives du processus politique, de “ne pas soutenir Rached Ghannouchi, candidat d’Ennahdha à la présidence du Parlement”.
Maghzaoui indique toutefois que “le nom du candidat qui représentera le Mouvement Echaab n’a pas encore été choisi” et que “la réunion se poursuit pour parvenir à un accord final sur la personnalité consensuelle qui sera soutenue lors du vote pour la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple”.
Le secrétaire général du mouvement Echaab avait déclaré à l’agence TAP qu’Ennahdha avait demandé à son parti lundi de soutenir son président qui brigue la présidence de l’ARP, “sans toutefois fournir de vision claire sur le gouvernement et de promesse explicite de ne pas être dirigé par un membre d’Ennahdha”.
“Le mouvement Echaab n’a pas accepté de ce fait cette demande et pourrait avoir un candidat consensuel avec le courant démocratique”, avait-il ajouté.
Ghazi Chaouachi, figure de proue du Courant démocratique, avait pour sa part indiqué qu’une “troisième réunion s’était tenue lundi avec le président du mouvement Ennahdha qui a sollicité le soutien du courant démocratique à sa candidature pour le Parlement”.
Il indiqué que le courant démocratique a émis des réserves sur cette demande “dans la mesure où Ennahdha n’a pas révélé, jusqu’à mardi après-midi, la personnalité qu’il porterait candidat au poste de chef de gouvernement, et n’a pas modifié sa position sur les demandes du courant démocratique de participer au gouvernement à condition d’obtenir les portefeuilles de l’Intérieur, de la Justice, de la réforme administrative et la bonne gouvernance”.
Chaouachi a estimé que “les divergences internes à Ennahdha jettent une ombre sur les consultations pour la formation du gouvernement et la présidence du parlement”. Il a ajouté que le leader d’Ennahdha avait promis que le mouvement pouvait renoncer au poste de chef de gouvernement en cas d’un soutien à la présidence du Parlement, “mais les dirigeants d’Ennahdha sont toujours attachés à présider le gouvernement”.
Il affirmé que le courant démocratique l’avait désigné candidat à la présidence du Parlement et qu’il le “méritait plus qu’un autre candidat” compte tenu de son expérience des cinq dernières années dans le domaine des affaires parlementaires puisqu’il a travaillé pendant quatre ans en tant qu’adjoint du président du Parlement sortant.