Ourabi est le symbole de réussite du secteur de l’élevage de chevaux, dans la délégation de Meknassy (gouvernorat de Sidi Bouzid, à 320 Kilomètres au sud de Tunis). Cet étalon pur-sang arabe, aujourd’hui âgé de 16 ans, a derrière lui un riche palmarès.
” Son premier trophée, il l’a remporté à l’âge de deux ans ” souligne, avec fierté, Ridha Ghobber éleveur de chevaux depuis 40 ans.
Ourabi avait obtenu la première place aux 800 mètres, en enregistrant un temps record de 54,17 secondes. Depuis l’inauguration de l’hippodrome de Ksar Saïd jusqu’à présent, ce record n’a jamais été dépassé, affirme Ghobber, à l’agence TAP.
Né d’une mère surnommée “Zoujeja” et d’un père “Safouen”, cet étalon est issu d’une lignée de pur-sang qui remonte à 1920.
Les réussites se sont succédé pour le poulain Ourabi qui a, notamment, reçu le grand prix du président de la République.
“Ce prix est considéré comme le meilleur classement, parmi les compétitions remportées par Ourabi, mais ce n’est pas celui qui m’a le plus rendu fier”, indique Ridha Ghobber. Car Ourabi a été choisi meilleur cheval 2005, par l’organisation mondiale des pur-sang arabes.
L’histoire de la réussite d’Ourabi ne se limite pas aux trophées et prix remportés au niveau national et international, il a, également, été prêté à la France, pendant trois ans, à des fins de reproduction, ajoute Ghobber.
Ces performances ne cachent pas les difficultés qui touchent le secteur.
Le grand problème, selon l’éleveur Ridha Ghobber, c’est l’application d’un article de loi des finances, qui stipule l’impôt sur les revenus des personnes physiques, exigeant la déduction de 15 % des bénéfices de l’élevage des chevaux et des paris sur les compétitions sportives.
Cet impôt, dit-il, est appliqué à la société des courses hippiques de Tunisie dont les ressources émanent de l’Agence tunisienne de solidarité et de la Société tunisienne des jeux, ce qui menace la pérennité du secteur de l’élevage des chevaux et condamne les courses hippiques à l’arrêt.
Ghobber évoque, également, le manque de compétitions attribuées à Meknassy, dont le nombre ne dépasse pas 8 sur un total de 70 courses organisées à travers tout le pays. Il appelle à la nécessité d’augmenter la part de Meknassy dans l’organisation de ces tournois, afin d’éviter aux éleveurs le fardeau de se déplacer pour participer aux compétitions et de préserver l’élevage des chevaux dans la région. Il a, également, évoqué l’absence de vétérinaire spécialisé, dans la région, et l’urgence de réaménagement l’écurie de Meknassy qui constitue un monument historique menacé de ruine. Ghobber préconise, en outre, de mettre en place une stratégie pour la sauvegarde du secteur de l’élevage de chevaux.
La région de Meknassy recèle un grand potentiel et un climat propice à la réussite de l’élevage des chevaux. Pour cela, les professionnels espèrent développer leur activité, préserver la tradition héritée de leurs ancêtres et attirer les compétitions nationales et internationales, pour un plus grand rayonnement de leur ville.