“Malgré les études et les efforts déployés, surtout durant les années 80 et 90, afin d’assurer le développement de l’utilisation des eaux usées dans les zones de demande, les programmes lancés ne reposaient pas sur une méthodologie claire”, dénonce, aujourd’hui, Fayçal Sayari, technicien principal à la Direction générale du génie rural et exploitation des eaux (DGGREE).
Intervenant, jeudi 21 novembre, lors d’une rencontre sur le thème ” Défis de la Tunisie pour les eaux non conventionnelles “, organisée en marge de la première édition du Salon international de la valorisation des ressources hydriques non conventionnelles et traitement des eaux, Sayari a rappelé que la réutilisation des eaux usées permet de protéger l’environnement des rejets avec une valorisation stagnante, de trouver un équilibre hydrique entre les différentes régions, en particulier celles pauvres en eau et de réduire l’épuisement des nappes phréatiques dans les régions du centre et du sud, qui dépendent de l’exploitation des puits de surface et profonds.
Il appelle à tirer le meilleur parti de ces ressources “disponibles tout au long de l’année et qui ne sont pas directement affectées par les changements climatiques”.
Le volume annuel des eaux non conventionnelles produites par l’ONAS, selon lui, est passé de 140 Mm3, durant les années 90, à 275 Mm3 actuellement. Quant au volume distribué, il est passé de 5,5 Mm3 à 18 Mm3, aujourd’hui, ” soit l’équivalent d’un barrage “.
Périmètres irrigués: des eaux usées distribuées non conformes aux normes
D’après lui, l’utilisation adéquate des eaux usées dans les périmètres irrigués repose sur une qualité des eaux conforme à la norme, des cultures tolérées par la réglementation, une gestion adaptée de l’eau et du sol à la parcelle et le contrôle périodique des eaux, des sols, des cultures et des agriculteurs.
Toutefois, le responsable estime que la plupart des eaux usées distribuées ne répondent pas aux normes en vigueur, surtout que l’ONAS, comme la plupart des établissements publics, souffre de problèmes financiers, limitant ses interventions.
Partant de ce constat, il estime impératif de déclarer l’ONAS comme “organisme pollueur” et lui donner les moyens nécessaires pour qu’il prenne sa responsabilité de produire des eaux qui répondent aux normes de rejets dans le milieu récepteur et soient satisfaisantes pour l’utilisation agricole.