L’écriture romanesque italienne et sa poésie traduisent un héritage littéraire assez riche marquant l’oeuvre de ses plus grands écrivains, à l’instar d’Umberto Eco et Emilio Salgari, qui étaient au centre d’une conférence à la Cité de la Culture à Tunis, dans le cadre des Journées du roman italien (21 et 22 novembre).
Universitaire, érudit et écrivain, Umberto Eco (1932-2016), “se distingue par son style romanesque et son approche philosophique et sémiotique où le romancier philosophe fait preuve d’une grande maîtrise de la trame narrative”. Cette description a été faite par le traducteur de son oeuvre le Tunisien Ahmed Somai, lui-même auteur de plusieurs traductions de l’oeuvre d’Eco vers l’arabe.
L’interprète tunisien a évoqué lors d’une conférence, vendredi, sur “L’expérience romanesque d’Umberto Eco”, l’oeuvre d’un romancier, chez lequel l’écriture d’un seul livre pourrait prendre jusqu’à cinq ans, ce qui expliquerait, le nombre réduit de ses romans (sept). Il fallait aussi, mentionner qu’Umberto Eco n’avait commencé à écrire le roman qu’assez tard, à l’âge de 48 ans.
Pour lui, Eco, est un expert de la littérature du Moyen-âge, qui avait exploité ses connaissances académiques, spécialement, dans son premier et célèbre roman “Le Nom de la Rose”. Deux ans après sa publication, ce roman (1980), avait été traduit en français pour ensuite être adapté en 1986, au cinéma dans un film éponyme réalisé par Jean-Jacques Annaud, lequel a été primé alors du césar du meilleur film étranger.
Somai a aussi traduit “Numéro Zéro”, dernier roman d’Umberto Eco (2015), paru un an avant sa mort, et “Le Cimetière de Prague” (2010), sachant que l’oeuvre de l’Italien comme celles de plusieurs de ses compatriotes a été traduite dans plusieurs langues.
Le Palestinien Souleimane Al-Nesseri, poète et éditeur installé en Italie, est l’éditeur de plusieurs œuvres d’Emilio Salgari, écrivain, auteur de romans et nouvelles d’aventures exotiques, largement adaptées au cinéma et à la télévision. Ce romancier, qui avait vécu entre 1862 et 1911, a fait l’objet d’une intervention sur le thème “Emilio Salgari, le pirate du roman italien”.
Al-Nesseri est revenu sur le parcours d’un auteur prolifique qui depuis ses seize-ans avait une grande passion pour le monde maritime et l’écriture romanesque. Parmi les romans de Salgari traduits vers l’arabe, figure “Le Corsaire Noir” (1898) qui avait largement influencé des écrivains et cinéastes occidentaux et dont l’adaptation pour le cinéma a dépassé les 42 fois, a-t-il dit. A cet égard, la maison d’édition “Dar Almutawasset”, dirigée par le poète palestinien, a récemment publié une traduction vers l’arabe du roman “Le meraviglie del Duemila”.
Salgari l’écrivain qui défendait les valeurs nobles et dénonçait l’hypocrisie humaine s’était suicidé en 1911 accablé par des problèmes financiers avec ses éditeurs.
Romanciers, interprètes, académiciens de Tunisie et d’Italie ont pris part aux Journées du roman italien dans le cadre d’un échange assez rare autour du livre, la traduction et la littérature.