La mobilité, plus particulièrement le transport non régulier de personnes, a été le mot d’ordre du jour à Tunis.
Le ministère du Transport, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), a organisé un séminaire de clôture de l’étude sur le « Transport non Régulier de Personnes» (TNRP), le 26 novembre 2019 à l’Hôtel Concorde aux Berges du Lac 1.
Monsieur Habib Ammar, directeur général du transport terrestre au ministère du Transport, et M. Gilles Chausse, directeur de l’agence AFD de Tunis, étaient présents. Pour cet événement, le ministère a convié l’ensemble des acteurs du secteur : les représentants du métier, l’ensemble des 24 gouvernorats, des municipalités.
Cette étude est financée par l’AFD dans le cadre de la coopération française grâce à des Fonds d’Expertise Technique et d’Echanges (FEXTE), pour le compte du ministère du Transport et a été lancée en 2018. Elle s’inscrit dans la stratégie de développement d’une mobilité urbaine durable en Tunisie. En effet, le transport public connait depuis plus de 30 ans un déficit chronique en faveur du transport individuel et privé. Le transport non régulier de personnes devient depuis les années 2000 une alternative de plus en plus prisée par la population pour pallier les défaillances du réseau de transport en commun.
Cette étude, dont le périmètre s’étend sur 8 gouvernorats (Tunis, Ariana, Manouba, Ben Arous, Médenine, Sousse, Monastir et Jendouba) représentatifs de la Tunisie, a permis d’établir un diagnostic de l’organisation du secteur, les enjeux ainsi que les recommandations permettant de répondre à la question suivante : comment assurer un service de qualité en adéquation avec la demande et en complémentarité avec les lignes institutionnelles ?
L’étude a ainsi pu formuler un ensemble de propositions liées à la gouvernance, à la tarification ou encore à la professionnalisation.
Dans cette dynamique de transition démocratique, cette étude a été le fruit d’un travail participatif avec les représentants du métier, et ce séminaire se voulait être une plateforme d’information pour l’ensemble des gouvernorats présents.
Pour M. Habib Ammar, «cette étude a permis de mobiliser les différents acteurs dans les 8 gouvernorats pour mener une analyse constructive du secteur. Les échanges ont permis de faire ressortir des recommandations pour la réforme de l’organisation du secteur. Cet atelier permet de partager à l’échelle nationale ses travaux et ouvre le débat pour une concertation plus large en vue d’une adaptation de la législation».
Monsieur Gilles Chausses a quant à lui «félicité le ministère pour la démarche participative qu’il a entamée dans la réorganisation de ce secteur». Il considère que «les livrables de cette étude sur le TNRP peuvent être intégrés à la politique nationale de la mobilité urbaine, en cours de réalisation par le ministère avec l’appui de l’AFD. Une meilleure organisation du secteur aura des impacts positifs sur les enjeux clés d’une mobilité durable : la congestion, la pollution et la sécurité».
Communiqué de l’ambassade de France à Tunis
A propos du FEXTE
Le Fonds d’Expertise Technique et d’Echanges d’expériences (FEXTE) finance des programmes de coopération technique et des études de préparation de projet dans les pays d’intervention de l’AFD. Le FEXTE est destiné à répondre aux demandes et besoins d’expertise et d’expériences françaises émanant de partenaires de l’AFD. Depuis 2016, l’AFD a engagé en Tunisie 3,1M € de fonds FEXTE en faveur des secteurs du transport et de la santé.
Un premier accord de coopération technique entre le Ministère du Transport, l’Agence Française de Développement (AFD) financé sur FEXTE à hauteur de 600 000 € a permis d’accompagner le Ministère du Transport et les entreprises publiques du secteur dans la planification et la mise en œuvre de projets relatifs au développement du réseau de transports collectifs tant au niveau national que pour le Grand Tunis. Dans la continuité, un deuxième FEXTE transport de 1,5 M€ a été signé à l’été 2019.
A propos de l’Agence Française de Développement (AFD)
Institution financière publique et solidaire, l’AFD est l’acteur central de la politique de développement de la France. Elle s’engage sur des projets qui améliorent concrètement le quotidien des populations, dans les pays en développement, émergents et l’Outre-mer.
Intervenant dans de nombreux secteurs -énergie, santé, biodiversité, eau, numérique, formation-, l’AFD accompagne la transition vers un monde plus sûr, plus juste et plus durable, un monde en commun.
Son action s’inscrit pleinement dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD). Ses équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets à fort impact social et environnemental dans les Outre-mer français et 115 pays. En 2018, l’AFD a engagé 11,4 milliards d’euros au financement de ces projets.
Le groupe AFD intervient en Tunisie depuis 1992 et a soutenu environ 170 projets et programmes représentant 3 Mds € d’engagements financiers. Tous ses outils financiers y sont mis en œuvre (prêts, subventions, garanties, participations) en faveur de l’Etat, des entreprises publiques et privées, des institutions financières, des collectivités locales et du secteur associatif, au service de l’emploi, du soutien à la jeunesse et du développement des infrastructures et des territoires, avec un accent sur les interventions participant au rééquilibrage régional et à la lutte contre la changement climatique.
En 2018 et 2019 l’AFD a engagé en Tunisie 659 M € au bénéfice de nombreux secteurs (santé, investissements privés…). Ses interventions dans le secteur des transports sont historiques et ont représenté 7% des activités de l’AFD en Tunisie entre 1993 et 2018, soit 254 M € avec un soutien à :
– l’extension des lignes sud (El Mourouj) et ouest (La Manouba) du métro léger de Tunis et la mise à niveau du TGM (Tunis, La Goulette, Marsa).
– la réalisation aux côtés d’autres bailleurs (KfW, UE et BEI) du RFR.
– l’aménagement du projet Boucle centrale visant à améliorer l’offre d’intermodalité au niveau du pôle d’échanges de la Place de Barcelone et à réaménager le plan de voies et des quais du métro pour lever les principaux conflits d’exploitation dans l’hyper centre de Tunis, au financement, via sa filiale Proparco, sous la forme d’un PPP de l’aéroport d’Enfidha.
– l’étude stratégique pour la définition d’un système tarifaire pour l’ensemble des réseaux (lignes de trains de banlieue, RFR, métro léger, bus) de transport public collectif dans le Grand Tunis.
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L’amélioration de la gestion du Transport non régulier de personnes (TNRP) à l’échelle nationale et locale est une urgence, qui ne peut pas attendre la mise en place effective de la décentralisation. Ce mode de transport devient indispensable, face à un transport collectif régulier en déficit chronique, c’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le ministère du Transport, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD).
Cette étude, dont les résultats ont été présentés, mardi, lors d’une conférence, organisée à Tunis, a réitéré que “le transport non régulier de personnes devient, depuis les années 2000, une alternative de plus en plus prisée par la population pour pallier aux défaillances du réseau de transport en commun”.
En fait, nous recensons, en 2018, environ 52 000 autorisations de transport irrégulier (taxis individuels, collectifs et touristiques, ainsi que les louages), ce qui représente un taux de croissance annuel moyen variant entre 3% et 9%, selon le type de véhicule.
Selon Fabien Garcia, représentant du bureau d’études qui a réalisé ce document, cette activité de TNRP compte 46 000 emplois directs, uniquement dans le Grand Tunis, dont 60% sont des taxis individuels. Les recettes mensuelles moyennes de ces professionnels varient entre 2 500 et 3 000 dinars.
L’âge moyen du parc de ces véhicules se situe entre 6 et 10 ans, d’où l’importance d’envisager son renouvellement.
Toujours selon l’étude, ce mode de transport est de plus en plus sollicité par les usagers, surtout qu’il est plus rapide et plus disponible, en comparaison avec le transport collectif, et ce bien qu’il soit plus cher.
Toutefois, la conduite dangereuse demeure une préoccupation majeure de 1/3 des passagers, alors qu’un pourcentage important d’entre eux critiquent l’inconfort et la faible régularité des départs.
Garcia a fait savoir, aussi, que 35% des usagers de ce mode de transport sont des employés et sont des passagers réguliers, alors que 50% sont des usagers occasionnels.
Pour ce qui est des recommandations avancées par cette étude, pour mieux organiser ce secteur d’activité, le responsable a évoqué cinq chantiers se rapportant au cadre légal et organisationnel (exiger des opérateurs de respecter les cahiers de charge) ; au monitoring et la réglementation (suivre l’activité : nombre d’autorisations octroyées, le professionnalisme, la sécurité, le contrôle…) ; et à l’amélioration du confort dans les véhicules.
Il s’agit, aussi, d’étudier la tarification et d’améliorer les conditions de stationnement. Dans ce cadre, il a fait savoir que les stations ne peuvent pas contenir la totalité des véhicules et sont dépourvues de périmètres de protection.
A noter que cette étude, lancée en 2018 dans 8 gouvernorats (Tunis, Ariana, Manouba, Ben Arous, Médenine, Sousse, Monastir et Jendouba), a été financée par l’AFD dans le cadre de la coopération française grâce à des Fonds d’Expertise Technique et d’Echanges (FEXTE).
Elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie de développement d’une mobilité urbaine durable en Tunisie.