L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) appelle à l’accélération de la création d’un fonds de santé animale, qui permettra de mobiliser des financements nécessaires pour le cheptel des bovins atteint par la tuberculose, une pathologie qui menace la productivité et le rendement économiques des fermes productrices du lait.
La tuberculose bovine, causée par le manque de propreté, est une maladie infectieuse causée par une bactérie contagieuse. Près de 10% des viandes rouges lors de l’engraissement ont été perdus à cause de cette maladie, ainsi que 12% de la production du lait produit dans les fermes.
En 2018, des viandes saisies d’une valeur de plus de 1,2 million de dinars ont été détruites aux abattoirs à cause de cette maladie, d’après les statistiques de l’UTAP.
Mnaouer Sghaier, directeur de l’unité de production animale à l’UTAP, appellera l’Etat, lors de la 3ème rencontre nationale de lutte contre la tuberculose bovine, à trouver des sources de financements pour le fonds de la santé animale, à travers le réajustement de la politique ” erronée ” de la subvention.
D’après le responsable, il est impératif de réorienter la subvention de l’Etat dédiée au secteur du lait (près de 300 mille dinars) vers la subvention de l’élevage des génisses et la production des fourrages. Il s’agit de faire face aux problématiques de la filière laitière et à la baisse de la production des viandes rouges.
Il a relevé que le fonds de santé animale permettra d’assurer le cheptel, d’indemniser les dégâts de l’agriculteur et d’éviter par conséquent la réticence des agriculteurs.
L’UTAP avait demandé sans succès la création de ce fonds auprès des ministères concernés, à la présidence du gouvernement et à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
De son côté, le DG des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, Malek Zoghlemi, a souligné l’absence de vaccin pour prévenir et lutter contre cette maladie. Et selon lui, la tuberculose bovine existe dans la plupart des pays du monde. La seule solution consiste à éradiquer cette maladie et de lutter contre sa propagation, ainsi que sa transmission à l’homme et au reste du cheptel, à travers l’abattage de l’animal atteint par cette maladie.
Il a souligné l’impératif de faire bouillir le lait frais, appelant le consommateur à s’assurer de la salubrité des viandes bovines avant son achat, et qu’elles portent le tampon vert et de les bien cuire.