L’allocation d’un budget pour le stock stratégique et régulateur, le renforcement des primes à l’investissement agricole, la bonification des taux d’intérêt pour les crédits agricoles et le règlement du dossier de l’endettement des agriculteurs, sont les principales propositions présentées par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) concernant le projet de loi de finances 2020 (PLF 2020).
C’est ce qu’a indiqué le président de la Commission provisoire des finances, Iyadh Elloumi, lors d’une séance d’audition des membres de l’UTAP, qui a précisé que ces propositions seront examinées par la Commission et communiquées au ministère des Finances.
Au cours de son intervention, Abdelmajid Ezzar, président de l’UTAP, a mis l’accent sur l’absence de toute incitation à l’investissement agricole dans le cadre du PLF 2020.
Qualifiant l’enveloppe consacrée aux primes à l’investissement agricole présentée par le gouvernement (155 millions de dinars) “d’erronée”, Ezzar a rappelé que les engagements déjà pris par l’Etat et qui ne sont pas encore versés sont de l’ordre de 100 MDT.
S’agissant du budget consacré au stock stratégique et régulateur des différentes filières (lait, matières premières des fourrages…), Khaled Arak, adjoint du président de l’UTAP, chargé des études et de la planification stratégique, a expliqué que l’enveloppe servira principalement à éviter la destruction de 30% des produits agricoles. “La loi n’autorise pas l’agriculteur de retirer le produit agricole non vendu au niveau du marché de gros. L’agriculteur est dans l’obligation de vendre son produit ou bien de le détruire”, a-t-il expliqué.
Il s’agit, également, d’encourager le stockage (frigorifique) ou la transformation primaire au niveau des fermes, a-t-il encore indiqué.
Evoquant le dossier de l’endettement agricole, Sameh Arfa, membre du bureau exécutif chargée de la fiscalité, de l’endettement et des affaires sociales, a recommandé d’élargir l’application de la loi n°36 de juin 2018, aux crédits agricoles accordés par la BNA, à travers le fonds budgétaire de l’Etat. Ladite loi stipule une déduction totale ou partielle des intérêts de retard et conventionnel, ainsi qu’une déduction de 20% du principal du crédit.
Elle rappelle que cette loi ne concerne que les crédits agricoles accordés à travers le fonds propres de la BNA, alors que 70% des crédits accordés par cette banque sont mobilisés à travers les ressources de l’ETAT consacrées aux banques publiques.
Arfa propose également de prolonger l’application de cette loi jusqu’à la fin décembre 2020.
En 2019, les crédits arrivés à échéance ont atteint 949 millions de dinars (365 MDT de principal de la dette et 272 MDT des intérêts, outre 312 MDT des crédits objets de litiges).