” Nous avons perdu une décennie, sans rien améliorer. Aux côtés de nos anciens problèmes (chômage, faible inclusion sociale….), se sont ajoutés de nouveaux enjeux ayant trait, notamment, à la détérioration des services publics, à l’endettement, au déficit budgétaire, à la non amélioration de l’attractivité économique du pays…”, a indiqué jeudi 28 novembre, à Tunis, Nafâa Ennaifer, membre du comité directeur de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Il intervenait lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du programme de la 34ème édition des Journées de l’Entreprise, qui se tiendra les 6 et 7 décembre 2019 à Sousse, sur le thème “L’entreprise et le nouveau rôle de l’Etat”.
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Ennaifer a précisé que le débat portera sur les cinq crises auxquelles notre pays fait face aujourd’hui. Il s’agit d’une crise politique -caractérisée par l’inefficacité de l’administration publique-, d’une crise économique -avec la détérioration des indicateurs économiques (inflation, déficit…)- et d’une crise sociale -étant donné que l’Etat est de moins en moins capable de faire face à l’inclusion sociale.
“Il est question, également, d’une crise technologique -laquelle est caractérisée par l’absence d’une prise de conscience quant aux enjeux des évolutions technologiques-, et d’une crise morale -avec la détérioration des valeurs du travail et du patriotisme”, ajouté M. Ennaifer, qui est le coordinateur des Journées de l’Entreprise 2019.
Toujours selon le responsable, les débats lancés autour de ces crises permettront de définir les réformes à engager afin de pallier aux défaillances existantes.
La réflexion portera, aussi, sur les actions à mettre en place pour dégager les moyens financiers nécessaires et concevoir les stratégies adéquates pour faire face aux départs massifs des compétences tunisiennes vers l’étranger.
Dans ce cadre, Mejdi Hassan, membre du comité directeur de l’IACE, dira que ces problèmes sont les mêmes pour plusieurs économies dans le monde, “reste que la Tunisie fait face, en plus, à un problème de financement, surtout que l’économie est actuellement en récession”.
M. Hassan explique qu’il est plus facile de réformer quand on fait de la croissance. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour la Tunisie.
Sur un autre registre, Mejdi Hassan a rappelé que ces mêmes sujets ont été débattus à maintes reprises par l’IACE, mais la particularité de cette année réside dans le fait que l’Institut a voulu faire participer l’Etat à cette réflexion, dans l’espoir de parvenir à réaliser des avancées.
“Nous connaissons parfaitement nos problèmes et les solutions à mettre en place. Mais sur le terrain rien n’a avancé et aucune amélioration n’a été constatée. Nous souffrons toujours de l’immobilisme”, regrette-t-il.
De son côté, Taieb Bayahi, président de l’IACE, a souligné que la nouvelle édition des Journées de l’Entreprise sera marquée par la présence d’importantes personnalités nationales, notamment l’actuel chef du gouvernement, Youssef Chahed, et l’ancien président de la République -fût-il de courte durée-, Mohamed Ennaceur, ainsi que les principaux chefs de partis politiques et des représentants des différents ministères, de l’ARP et de la Commission de finances.
Des personnalités internationales seront également présentes. C’est le cas l’ancien président turc, Abdullah Gül, et l’ex-Premier ministre de la Grèce, Alexis Tsipras.
A rappeler que quatre panels meubleront ce rendez-vous, portant sur ” La crise économique et le rôle de l’Etat “, ” La crise sociale : Quel modèle d’inclusion à adopter ? “, ” La crise technologique et transformation digitale de l’Etat ” et ” La crise des valeurs : Vers un état régulateur “.