Les participants à l’édition 2019 du Forum des DSI (29-31 octobre 2019, Medina Yasmine Hammamet), organisé par l’International Future Networks (IFN) et le Club DSI Tunisie, ne sont pas près d’en oublier la séance d’ouverture. Car Jalloul Ayed, chargé par les organisateurs de la difficile tâche de keynote speaker –pour parler de «la transformation digitale de l’entreprise : risques et opportunités»- a su, comme à son habitude, marquer les esprits.
En rappelant les victoires remportées, en mars 2016 à Séoul, par AlphaGo, un programme de go développé par Google DeepMind, contre Lee Sedol, joueur professionnel sud-coréen, considéré comme le meilleur au monde dans les années 2000, dans un match de Go, et celle de Deep Blue, un supercalculateur d’IBM, dans les années 90, dans un match d’échec contre Kasparov, a d’entrée de jeu voulu faire comprendre à l’assistance que «la sophistication de l’intelligence artificielle a atteint un tel degré qu’on doit se demander où on va».
Deux écoles de pensée s’affrontent au sujet de ce qui se produirait lorsque –pour l’instant il s’agit d’une théorie, note M. Jalloul- se produira «la singularité technologique», c’est-à-dire ce moment où «l’intelligence artificielle (IA) va dépasser l’intelligence humaine».
La première école de pensée soutient que lorsque cette situation surviendra «le monde va connaître une prospérité sans précédent». La seconde considère que «ce sera le début de la fin de l’humanité». Mais, avertit l’ancien ministre des Finances, «ce n’est pas là de la science fiction parce que l’IA impacte déjà l’activité économique et sociale». Et l’un de ses impacts a pour nom … l’industrie 4.0.
«L’industrie 4.0 est en train de changer le monde», affirme M. Jalloul. Et grâce à elle, «les entreprises européennes, américaines et chinoises produisent plus, mieux et à moindre coût». L’ex-ministre et actuel chef d’entreprise estime que «la transformation digitale va faire disparaître 50 à 60% des emplois existants aujourd’hui».
Qu’en est-il pour les directeurs des systèmes d’information (DSI) ? Rassurant, Jalloul Ayed soutient que ce métier «ne va pas disparaître, mais le DSI aura un nouveau rôle».
Jadis confiné au back office –pour réparer l’ordinateur tombé en panne pour permettre à une usine de redémarrer-, le DSI va se retrouver en front office. Parce que «votre patron n’attendra pas de vous de régler les problèmes, mais de lui dire comment gagner plus d’argent». Pour assumer ce nouveau rôle, le DSI devra faire preuve de capacité d’anticipation. Et s’il ne l’a pas «l’entreprise va trinquer».
La preuve ? L’ancien ministre des Finances la trouve dans la fin qu’a connue Thomas Cook. L’entreprise britannique du secteur touristique «a disparu parce qu’elle n’a pas su anticiper», analyse M. Jalloul.
M.M.