Des experts ont souligné vendredi, la nécessité de prévenir l’extrémisme violent à l’égard des femmes à travers l’instauration d’un discours religieux modéré et moderne, au cours d’un atelier de réflexion organisé par le CREDIF sur le thème: “des violences fondées sur le genre à l’extrémisme violent”.
Emna Jablaoui, spécialiste en civilisation arabe et islamique, a indiqué que l’absence d’un discours religieux modéré en Tunisie avait encouragé les femmes à recueillir des informations religieuses et à se documenter via les réseaux sociaux et les chaines de télévision par satellite.
Selon les statistiques du ministère des affaires religieuses, 95 pour cent des Imams n’ont pas de diplômes en sciences Islamiques et n’ont pas été formés dans cette filière. “C’est à travers un discours religieux extrémiste, qui tend à justifier la violence qu’un nombre de femmes et de jeunes filles ont subi un lavage de cerveaux et sont devenues la proie des réseaux terroristes”, a-t-elle lancé.
Elle a appelé à la nécessité d’assurer une formation professionnelle aux jeunes filles ayant interrompu leur scolarité, notamment dans les zones frontalières et de créer des espaces culturels dans ces régions, et de mener des campagnes de sensibilisation contre l’extrémisme violent.
De son côté, la sociologue Imene Kochbati a signalé que certains citoyens ont eu recours à l’extrémisme violent, en réaction aux violences exercées par l’état par le biais de ses structures, illustrées à travers des manifestations sportives ou autres..
L’universitaire et sociologue, Slim Kallel a précisé que les progrès enregistrés en Tunisie en matière de législation dans le domaine de lutte contre la violence et l’extrémisme n’ont pas été accompagnés d’une évolution des mentalités au sein de la société.
“L’image de la femme en société comme étant inférieure à l’homme d’une part et la diffusion d’un discours religieux extrémiste qui incite à la violence explique la radicalisation de certaines femmes et leur adhésion aux réseaux terroristes”, a-t-il relevé.