L’Association tunisienne des personnes handicapées appelle à la suppression de l’enseignement spécifique dispensé aux enfants porteurs de handicap dans les centres d’éducation spécialisée relevant des associations financées par l’Etat et qui sont devenues, selon elle, des “lieux de détention des enfants” et une perte d’argent.
Dans un communiqué publié à l’occasion de la célébration, le 3 décembre, de la “Journée internationale des personnes handicapées”, l’association souligne la nécessité de garantir à ces enfants l’enseignement inclusif dans le cadre d’une école publique afin d’assurer l’égalité des chances entre tous les enfants sans marginalisation.
L’association appelle, en outre, à la réactivation du Conseil supérieur des personnes handicapées dont la majorité des membres doivent être des personnes porteuses de handicap.
“Le conseil doit être présidé par le chef du gouvernement et doit bénéficier de l’autonomie notamment dans la prise de décision”, ajoute le communiqué.
L’association a dénoncé la poursuite de la marginalisation de cette catégorie vulnérable puisque la situation des personnes porteuses de handicap demeure précaire et la majorité d’entre elles vivent dans l’ignorance et la pauvreté sur différents plans, culturel, social et psychologique.
“A travers des associations réparties sur l’ensemble du pays, le ministère des affaires sociales continue à décider du sort d’environ un million de Tunisiens en traitant leurs problématiques de manière improvisée sans respecter les normes et sans adopter des moyens scientifiques et modernes”, indique le communiqué.
L’association a également dénoncé la marginalisation de la fille et de la femme porteuses de handicap qui ne bénéficient pas, selon elle, de leurs droits à l’enseignement, à la formation et même à l’emploi en raison des difficultés auxquelles elles font face.
Elle a aussi appelé le gouvernement et l’assemblée des représentants du peuple à amender et à annuler certaines lois discriminatoires.
Ces lois, selon l’association, limitent les libertés des personnes porteuses de handicap et ne reconnaissent pas leurs identités face à la loi y compris le texte de loi qui prive les malvoyants et les personnes porteuses d’un handicap psychologique ou social de leur droit à gérer leurs biens et ne reconnaissent pas leurs signatures dans les documents ou comptes bancaires sans qu’elles soient accompagnées d’un tuteur.