L’instauration d’une bonne gouvernance pour la gestion du système de protection sociale représente le plus grand défi auquel la Tunisie est actuellement confrontée. C’est ce qu’a déclaré Kamel Madouri, directeur général de la sécurité sociale au ministère des Affaires sociales.
Dans une déclaration à la TAP en marge du Forum arabe sur “La sécurité sociale, concepts, dimensions et perspectives “, Madouri a expliqué que le système de protection sociale se retrouve confronté à un ” paradoxe ” qui consiste en l’accroissement des besoins en interventions sociales par rapport à des ressources financières limitées. Ces obstacles, a-t-il souligné, ne seraient surmontés que par l’instauration de politiques et de programmes sociaux qui érigent la bonne gouvernance en haute priorité.
L’Agence nationale pour l’intégration et le développement sociale, créée en vertu de la loi organique sur la création du “programme de sécurité sociale”, entrée en vigueur en février 2019, sera chargée d’instaurer la bonne gouvernance souhaitée grâce à la compilation de divers programmes d’intervention sociale et à leur coordination, afin de parvenir à mieux déterminer la cible des familles nécessiteuses et à faible revenu, a encore dit la même source.
Madouri a par ailleurs estimé que l’expérience tunisienne dans le domaine de la protection sociale est ” pionnière”. Un taux de 85% de la population est couverte par les services des caisses sociales, tandis que 67% de la population est couverte par le système d’assurance maladie et 24% de la population profite des services de soins gratuits et à tarif réduit pour les familles à faible revenu, a rappelé Madouri.
Pour sa part, le chef de cabinet du ministre des Affaires sociales, Tawfiq Zrelli, a indiqué que le gouvernement avait élaboré, en consultation avec les partis sociaux, un programme intégré de réforme des systèmes de retraite, à travers notamment l’augmentation de l’âge de départ à la retraite dans le secteur public, l’augmentation des cotisations sociales et la diversification des sources de financement. Ces procédures, a-t-il dit, permettraient de redresser les équilibres financiers des fonds sociaux et d’assurer un financement durable et équitable.
Pour sa part, Lotfi Hdhili, directeur général du programme de sécurité sociale au ministère des Affaires sociales, a indiqué que la mise en œuvre de la loi organique sur le programme de sécurité sociale, qui vise à créer un programme au profit des catégories précaires et à faibles revenus, contribuera à la lutte contre la pauvreté et apportera les résultats escomptés en matière de lutte contre la pauvreté en Tunisie
“Cette loi aidera à la mise en place d’une banque de données à même de répertorier chaque cas de pauvreté et de vulnérabilité sociale, permettant de fournir des services et une assistance à cette catégorie vulnérable et défavorisée, chacun en fonction de ses besoins réels”, a-t-il notamment ajouté.