M. M’Raihi (secrétaire général du parti UPR) défend sur plusieurs médias sa thèse sur le protectionnisme par l’imposition d’une TVA sociale pour aider nos entreprises à mieux se développer et par ricochet recruter davantage et aboutir inéluctablement au niveau macroéconomique à réduire le déficit commercial.
Je me permets, en ma qualité d’observateur et aidé par ma longue expérience en économie, économie monétaire, banque et finance, d’analyser les effets induits de cette démarche et d’exposer des alternatives qui ont marqué d’autres pays même les plus développés.
L’instauration d’une taxe supplémentaire à la frontière de quelque nature que ce soit n’a jamais contribué au développement des échanges, au risque de freiner les exportations.
Les pays concernés feront la même chose et on va se retrouver producteur uniquement pour une demande locale très limitée.
Imaginer les conséquences d’une telle situation ! Je m’arrête à ce niveau sans chercher d’approfondir l’étendu de la crise.
Albert Einstein disait “Dans les moments de crise, seule l’imagination importe plus que la connaissance”.
A mon avis, il serait intéressant de se focaliser sur les avantages marqués par un triptyque : investissements directs étrangers (IDE), productivité et exportation.
Tous les économistes de renommée sont unanimes pour souligner que cette dynamique est au cœur de la mondialisation, des échanges et du développement économique depuis plusieurs décennies.
Cette évolution tient à de nombreux facteurs parmi lesquels on peut citer les innovations techniques et un environnement économique et politique de plus en plus favorable à drainer des investisseurs étrangers.
On attend essentiellement un soutien à la croissance économique et au développement afin de rattraper les pays qui enregistrent des revenus élevés. Surtout si des mesures de politiques économiques d’accompagnement sont mises en place et un cadre réglementaire et institutionnel de qualité (juridiction transparente et efficace).
Beaucoup de secteurs sont concernés : textile, automobile, services, énergies,TIC, agroalimentaire, ameublement, le marché des actions et le private equity, sans écarter aussi la recherche scientifique, etc.
L’objectif est de redonner à notre industrie et à la finance une autre dimension concurrentielle à l’échelle internationale.
Les échanges seront plus fréquents en volume et en valeur, ce qui impactent positivement et directement nos balances commerciales et de paiement.
Les résultats escomptés seront immédiats au niveau des produits offerts aux consommateurs avec en sus des effets favorables sur le progrès technique à haute valeur ajoutée, l’emploi et les revenus.
Ceci étant, à nous de tirer profit de cette relation étroite entre IDE, productivité et export et en particulier les entreprises qui affichent des performances en matière de productivité.
Un rapport de la Banque mondiale sur la révolution inachevée mentionne en conclusion, je cite que “la Tunisie a besoin d’un leadership politique qui sert de moteur pour créer un environnement économique sain qui puisse promouvoir l’investissement et permettre aux sociétés d’augmenter leur productivité et d’être hautement concurrentielle sur la scène internationale tout en accélérant la création d’emplois”.
Quant au rapport de l’OCDE 2017 sur l’état d’avancement des réformes en Tunisie, il indique qu’il faut “renforcer la compétitivité des entreprises en s’appuyant sur l’innovation et favoriser la transition vers une économie du savoir. Pour opérer cette transition, la Tunisie devra relever le niveau des compétences à l’ensemble de la population et adopter une stratégie claire pour remédier à l’inadéquation des compétences et envisager l’innovation”.
A mon intime conviction, voici notre salut, et nous devrions travailler tous ensemble pour une Tunisie meilleure, orientée vers le monde avec toutes ses contradictions.
Hamadi Mokdadi
Diplômé des universités Parisiennes en économie, banque et finance .Retraité, ancien directeur de banque et PDG de diverses sociétés financières et auteurs de plusieurs articles et essais.