La comptabilité, la finance, le commercial et les systèmes d’information sont les fonctions support les plus recherchées par les entreprises en Tunisie, a démontré une étude intitulée “universités et employabilité en Tunisie” réalisée entre février et octobre 2019 par le cabinet ” SHK Consulting ” et le magazine Le Manager en collaboration avec la fondation allemande Friedrich Naumann pour la liberté.
Présentant les résultats de cette étude lors d’une conférence organisée à Tunis, Karim Kharrat, co-auteur de l’étude et représentant de SHK Consulting, a souligné que pour les entreprises de grande taille ce sont plutôt les ressources humaines qui viennent en tête.
” En tout état de cause, il en ressort que l’IHEC (Institut des hautes études commerciales) suivi de l’ISG (Institut supérieur de gestion) occupent la première position “, a-t-il dit.
Kharrat a précisé que ces deux institutions bénéficient d’une notoriété distinguée et elles n’ont pas été délogées par l’émergence des universités privées, sauf pour les systèmes d’information où l’université privée ESPRIT a gagné une place de leader.
” Pour les fonctions métiers, c’est plutôt l’ENIT (Ecole nationale d’ingénieurs de Tunis) qui tire son épingle du jeu “, a-t-il ajouté faisant remarquer que l’échantillon de l’étude a porté sur plus de 100 entreprises tunisiennes et internationales actives dans différentes régions du pays et appartenant à divers secteurs d’activité.
L’intervenant a, en outre, signalé que les soft skills (capacité de travailler en équipe et à résoudre des problèmes, l’aptitude à communiquer…) sont les compétences les plus recherchées par les entreprises et ce, bien loin devant les compétences techniques pures.
” Le niveau de satisfaction des entreprises interrogées par les compétences actuelles de leurs recrues révèle d’une part, une mauvaise appréciation marquée pour les compétences relatives à la maîtrise des langues et à l’aptitude à diriger, notamment pour les grandes entreprises.
D’autre part et dans la majorité des secteurs les compétences techniques et la facilité d’adaptation sont jugées satisfaisantes “, a-t-il dit.
Parmi les recommandations de l’étude, Kharrat a indiqué que certaines compétences doivent être introduites de manière transverse dans toutes les disciplines telles que le travail d’équipe et les aptitudes à diriger.
” L’approche pédagogique devrait changer dans cette optique en mettant en avant et en évaluant des projets et des travaux de groupe “, a-t-il soutenu.
Et d’ajouter que les universités devraient valoriser à travers des systèmes de bonus, l’implication dans la vie associative de l’université et l’organisation d’évènements et d’actions pour la communauté pour stimuler le travail en équipe, l’aptitude à diriger et le leadership ainsi que la force de négociation et les capacités communicationnelles.
Pour Alexander Rieper, directeur du bureau de Tunisie et Libye de la fondation Friedrich Naumann pour la Liberté cette étude est très importante étant donné qu’elle aide à améliorer l’employabilité des jeunes notamment dans une conjoncture marquée par la hausse du taux de chômage.
” Cette étude est aussi importante pour la fondation car elle contribue aux efforts de l’Allemagne qui est à la recherche d’experts notamment des docteurs, des ingénieurs et des experts en IT “, a-t-il dit soulignant que ces spécialistes doivent avoir une bonne qualification et maîtriser la langue allemande, ce qui est selon lui un défi.
De son côté, Sahar Mechri, représentante du magazine Le Manager, a souligné que cette étude est une sorte de guide pratique pour les universités. “Il informe les universités sur les attentes des entreprises et les aide à orienter les filières et les programmes pour mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi”, a-t-elle dit.