La stabilité politique et la pérennité démocratique ne peuvent être garanties que dans un cadre de l’Etat de droit.
L’intervention de l’ex-président de la Turquie, Abdullah Güll, était très attendue dans le panel inaugural de la 34ème édition des Journées de l’Entreprise, 6-7 décembre 2019 à Sousse. En effet, M. Güll a été aux affaires quand la République turque était en plein dans le chantier des réformes.
La culture du dialogue
L’hôte turc relève que la Tunisie ne connaît pas de différences ethniques, ce qui est, sous d’autres cieux, souvent source d’instabilité politique. Mais à l’inverse, la transition tunisienne est gérée par les tiraillements politiques, et nous rajoutons idéologiques.
La démocratie, ajoute l’ancien chef d’Etat turc, n’est pas la tyrannie de la majorité ; cette dernière doit composer avec les volontés de la minorité. C’est la paix de la cohésion sociale. Pour cela, il convient de favoriser la culture du dialogue. Tant mieux, si cela débouche sur un consensus.
De toutes les façons, le compromis est de rigueur. Il ne faut pas se leurrer par dépit et par exaspération des masses populaires et tenter u retour vers la dictature.
Les bons résultats économiques sous la dictature ne sont qu’un effet de façade. Ils ne donnent pas lieu à ue distribution équitable. Et de surcroît, ils favorisent la corruption. Ce qui est de nature à ruiner l’Etat.
La qualité de l’Etat
Le moteur de la réforme, c’est le souci, chez la classe politique, de la qualité de l’Etat. C’est à ce prix qu’il est possible d’aller vers la liberté d’entreprendre, d’assurer un standing élevé de gouvernance publique.
Réformer en situation de crise fait que l’Etat manquera de moyens. Qu’à cela ne tienne, que l’Etat s’atèle à assurer la stabilité politique, à favoriser la suprématie de la loi (Ruke of Raw), ainsi que la liberté économique et l’économie de la répartition.
Il serait illusoire de se focaliser uniquement sur les réformes économiques. D’abord, édifier l’Etat de droit pour éviter que les valeurs patriotiques se perdent, aller vers une bonne gouvernance, garantir l’égalité des opportunités. Forcément le développement suivra.