Uber a récemment lancé ses activités en Côte d’Ivoire ; Dakar au Sénégal dans son viseur. Pendant ce temps, la Tunisie continue d’être ignorée, demeurant l’un des rares pays dans le monde où Uber n’opère pas. Même l’activité hôtelière RNB est illicite puis que du fait qu’il est impossible de domicilier un compte bancaire en devises, plusieurs opérateurs très actifs en Tunisie contournent cette difficulté en domiciliant leurs comptes bancaires en Europe, à Dubaï ou ailleurs en Afrique en vue d’échapper à une réglementation de change obsolète, datant du siècle dernier.
Mais la Tunisie n’est pas à son premier paradoxe. Elle veut jouer dans la cours de la mondialisation tout en refusant certaines de ses règles. Donc pas d’Uber, pas de Finetech, ni de payement par mobile, encore moins de transferts par Smartphone, ce qui donne un taux de bancarisation de seulement 40%, alors qu’au Niger, par exemple, ce taux s’élève à 70%.
Actuellement partout en Afrique on peut se faire délivrer une carte bancaire prépayée internationale, avec un retrait sur plusieurs pays et paiement sur internet, tandis que nos cartes, valables seulement en Tunisie, ne permettent pas de payer en ligne, d’acheter un service ou un bien hors de nos frontières, voire de réserver un hôtel ou de louer une voiture à l’étranger.
Donc pas de Paypal, ce qui pousse les joueurs en ligne d’acheter des devises sur le marché noir, alimentant des comptes virtuels pour pouvoir parier sur les matchs en Europe ou sur les courses de chevaux. En fait, nos décideurs et notre Banque centrale ont fait le choix de nous “classer“ parmi les pays attardés en termes de nouvelles technologies et de solutions innovantes.
Le comble c’est que même l’Assemblée des représentants du peuple a refusé de ratifier un prêt de 150 millions de dollars de la Banque mondiale pour la digitalisation de l’Administration. Or, celui qui dit digitalisation, dit gouvernance, par conséquent lutte contre l’informel et la corruption. Au même moment, toutes les recettes de finances, la SONEDE, la STEG… continuent à recevoir des paiements en espèces, alimentant ainsi la contrebande, amplifiant l’informel et le blanchiment d’argent.