Dans un rapport publié lundi 9 décembre, Moody’s Investors Service dresse des perspectives négatives pour l’ensemble des banques africaines en 2020, mais plus spécifiquement pour des banques sud-africaines, nigérianes, tunisiennes et angolaises qui seront confrontés à d’importants défis, et ce contrairement à leurs homologues égyptiennes, marocaines, mauriciennes et kényanes qualifiées de “plus résistantes“.
Moody’s souligne dans son rapport que «l’économie mondiale reste morose», pointant du doigt «un climat négatif des affaires et une incertitude commerciale hypothéquant toute perspective de croissance».
L’agence de notation poursuit : «en Afrique, la dette publique est élevée et la croissance du PIB restera inférieure à son potentiel et sera ainsi insuffisante pour stimuler les niveaux du revenu par capital ou accroître la résilience économique».
Mais pire encore, selon le vice-président de Moody’s, Constantinos Kypreos : «la dégradation des conditions d’exploitation fait pression sur la qualité du crédit des gouvernements, ce qui crée un effet d’entraînement sur les banques en réduisant la génération d’entreprises, en ralentissant la croissance du crédit et en augmentant le risque lié aux actifs».
Moody’s estime que «le risque lié aux actifs restera élevé, en raison de la hausse des arriérés de l’Etat, des concentrations élevées de prêts, des cadres juridiques favorables aux emprunteurs et de l’évolution des capacités de gestion des risques et de supervision.
Cependant, la plupart des banques africaines garderont des niveaux élevés de capital, d’où le financement et la liquidité en monnaie locale resteront solides au sein de ces institutions financières».