Quarante-cinq (45) jeunes femmes appartenant à plusieurs partis politiques et issues de plusieurs régions du pays ont été formées dans l’approche genre et la lutte contre l’extrémisme violent dans le cadre du programme “Les ambassadrices de la lutte contre l’extrémisme violent”, lancé par l’association Aswat Nissa en juillet 2019.
Ce programme, financé par ONU femme, a pour objectif de former un réseau solide d’ambassadrices capables de proposer des initiatives pour lutter contre l’extrémisme violent dans leurs communautés.
Lors d’une rencontre organisée vendredi 13 décembre à Tunis à l’occasion de la clôture de ce programme, la directrice exécutive de l’association Asswat Nissa, Sara Ben Saïd, a indiqué que la formation qui s’est étalée sur 6 mois a porté sur les moyens de lutte contre l’extrémisme violent lié à la violence à l’égard des femmes et contre l’embrigadement des jeunes par les groupes takfiristes et terroristes en Tunisie et à l’étranger.
Selon elle, les bénéficiaires de ce programme qui ont été réparties en groupes représentant les gouvernorats du nord, du sud et du centre, ont pris des initiatives individuelles après la période de formation pour sensibiliser les jeunes femmes à l’intérieur des régions au danger de l’extrémisme violent et aux moyens de le combattre.
La vice-présidente de la commission nationale de lutte contre le terrorisme, Neila Fekih, a pour sa part souligné les réalisations de la Tunisie en matière de lutte contre l’extrémisme violent, dont notamment les droits de la femme consacrés dans la Constitution de 1959 et renforcés par la constitution de 2014. Elle a dans ce contexte appelé à renforcer la communication entre la femme et les jeunes afin de propager la culture de l’égalité et de la lutte contre la violence et l’extrémisme violent.
S’agissant des mesures prises par le ministère de l’Intérieur pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et l’extrémisme violent, la présidente de l’Unité centrale spécialisée dans l’investigation des crimes de violence contre les femmes à la police judiciaire, Nabiha Kaddachi, a indiqué que ce département était précurseur dans l’application des dispositions de la loi relative à la lutte contre la violence à l’égard de la femme entrée en vigueur le 16 février 2018.
En effet, a-t-elle dit, il a mis en place 128 unités spécialisées dans l’investigation des crimes de violence contre les femmes dont 71 brigades spécialisées relevant de la sûreté nationale et 57 brigades relevant de la garde nationale.
Kaddachi a noté que le pourcentage de violence conjugale est le plus élevé dans les cas de violence enregistrés tout au long de l’année 2018 avec 77,75%, suivi de la violence physique (67,45%), de la violence familiale (59,64%), de la violence psychologique (20,67%), économique (6,8%) et la violence sexuelle (5,77%).
Aswat Nissa est une organisation non gouvernementale créée en 2011. Elle plaide pour l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques en encourageant les femmes tunisiennes à porter leur voix et à prendre la place qui leur revient dans la vie publique et politique.