Après avoir mis en place un label qualité “Food Quality Label” pour valoriser l’harissa tunisienne, la prochaine étape consistera à faire entrer ce produit ancestral au patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’UNESCO; une démarche dans ce sens est d’ailleurs engagée et bien avancée.
Evoquant les retombées de cette inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, Ismahen Ben Barka, chargée de recherches à l’Institut national du patrimoine (INP), a souligné qu’il est important d’inscrire tout élément faisant partie de notre patrimoine national -pas seulement l’harissa- au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO puisqu’il s’agit de sauvegarder l’appartenance de cet élément. C’est une forme de reconnaissance de notre patrimoine et de notre identité, même si cela n’empêche pas d’autres communautés et sociétés de l’utiliser dans leur vie quotidienne, qu’il s’agisse de patrimoine culinaire, vestimentaire ou autre.
L’harissa, traditionnelle bien entendu, figure parmi d’autres éléments objet d’une demande d’inscription au PCI, dont la poterie de Sejnane, premier concerné par cette démarche, ainsi que la Charfia de Kerkennah.
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Au sujet de la préparation d’un dossier d’inscription au PCI, Ben Barka indique qu’il faut réaliser une opération d’inventaire de l’élément. C’est la première étape à effectuer.
En ce qui concerne l’harissa, il s’agit de commencer par inventorier l’harissa du Cap-Bon, région représentative du produit, de par sa tradition dans le domaine et l’existence d’un festival international de l’harissa.
Une opération qui a été étendue sur toute la Tunisie, vu la présence de différentes dénominations et de méthodes de fabrication, et même de présentation de l’élément.
Une fiche d’inventaire est ainsi établie selon des critères bien précis, laquelle est incorporée à un dossier qui comprend un formulaire de demande, une vidéo d’une dizaine de minutes, des photos ainsi que de documents qui viennent justifier la demande.
Chaque détail a son importance dans le dossier de candidature. Il est donc essentiel de créer des événements de la sorte. Cela fait partie de notre rôle de diversifier et d’encourager toutes formes et mesures soutenant la sauvegarde et la valorisation de l’élément, explique Ben Barka. “Nous sommes tenus de rendre compte de toutes les opérations qui ont été menées, qui sont en cours et à venir dans la mise en valeur de notre patrimoine. Tout comme le rôle des médias a également son importance au niveau de la couverture et des retombées des mesures entreprises”, a-t-elle mentionné.
Et de conclure: “Le dernier délai de dépôt est prévu pour la fin du mois de mars 2020. Mais, en principe, nous sommes en avance sur cette échéance et nous serons fin prêts bien avant ce deadline”.