“L’économie bleue et son importance dans le développement durable” a été au centre d’un séminaire tenu samedi à l’Institut supérieur de la Biotechnologie de Sfax.
La rencontre est organisée à l’initiative conjointe de l’Association pour le Développement Durable du Gouvernorat de Sfax (ADDS), l’Association Tunisienne des Docteurs et Doctorants en Sciences (ATDoc) et le Hub National Tunisie “WestMed” (un projet financé par l’Union européenne).
Ouvrant les travaux du séminaire, le président de l’ADDS, Abdelmajid Khemakhem, a souligné “l’intérêt et l’opportunité ” de la thématique de point de vue scientifique, empirique et pour l’économie eu égard aux inestimables richesses que recèle le milieu marin et qui peuvent être une “source de satisfaction” des besoins multiples de la société.
Il a mis l’accent sur le problème l’exploitation excessive mais parfois insuffisante du potentiel marin et des recherches et études réalisées par les nombreux centres et unités de recherches que compte le tissu universitaire de la région de Sfax.
Evoquant les potentialités de la biotechnologie marine, ses perspectives et challenges, le professeur de l’enseignement supérieur et expert auprès de la communauté Européenne, Amel Hamza-Chefaï a rappelé les 17 objectifs du développement durable dont l’objectif 14 qui appelle à la conservation et à l’utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines.
Elle a démontré, images et graphiques à l’appui, “la diversité et la richesse” du milieu marin par rapport au milieu terrestre en produits naturels qui s’élèvent à 20 mille produits. “La mer n’a pas livré tous ses mystères”, a-t-elle dit pour montrer que le milieu marin est encore méconnu bien qu’il présente de nombreuses opportunités à saisir par la société dans de nombreux domaines et secteurs d’activités dont, la médecine, l’industrie pharmaceutique et l’industrie cosmétique en plus des activités traditionnelles.
Pour sa part, l’ancien ministre du transport et responsable du Hub National Tunisie WestMed, Salem Miladi, a fait savoir que les fondements de la politique maritime intégrée (englobant transport, pêche, tourisme et toutes activités maritimes…) en Tunisie remontent à l’ère carthaginoise avec l’important trafic de navigation et des transactions maritimes qu’a connues le Tunisie avec l’Europe via le bassin Méditerranéen depuis 3 mille ans.
“La superficie maritime de la Tunisie s’élève à 135 mille kilomètres carrés ce qui constitue un réservoir d’activités à exploiter ainsi qu’une opportunité de développement et une source de croissance intelligente et innovante”, a jouté Salem Miladi.
Pour lui, la croissance bleue devrait être une stratégie à long terme avec pour objectif de soutenir la croissance durable dans les secteurs marins et maritimes dans leur ensemble.
Elle se compose, selon l’orateur, de deux volets : les mesures spécifiques de politique maritime intégrée et une approche ciblée d’activités spécifiques.
S’agissant des mesures, elles consistent en une connaissance du milieu marin avec une nécessité d’améliorer l’accès aux informations sur la mer, la gestion efficace et durable des activités en mer et surveillance maritime intégrée.
Pour ce qui est des activités spécifiques de la croissance bleu recommandées par le responsable du hub national Tunisie, WestMed, elles se résument en l’aquaculture, le tourisme de croisières, la biotechnologie, l’énergie marine, l’exploitation minière des fonds marins en plus des secteurs traditionnels tels que le transport maritime, la pêche, les ports…
Les participants à ce séminaire ont été unanimes sur l’état des lieux des milieux marins et maritimes qui montre que “les dégâts sont énormes à cause d’une exploitation des ressources actuelle qui ne respecte pas l’environnement avec les quantités énormes de déchets plastiques jetées dans les mers et océans, le fioul lourd utilisés par les navires comme carburant et la pêche illicite”.