Muhammadu Buhari, le président du Nigeria, la première puissance économique du continent africain, vient de prendre une décision historique et courageuse en supprimant le visa préalable pour l’entrée dans son pays.
Désormais pour entrer au Nigeria, il suffit de payer un droit d’entrée en arrivant aux frontières du pays.
L’argument du chef de l’Etat Nigérian est simple : il souhaite profiter du flux des touristes africains de plusieurs pays ayant un niveau vie par tête d’habitant élevé, à l’instar de la Tunisie.
Il emboîte le pays au Bénin qui a supprimé le visa pour tous les Africains, suppression aurait eu pour effet immédiat la multiplication par quatre en une seule année du nombre de touristes visitant le pays.
En revanche, la Tunisie, elle, demeure un pays dépassé, ne permettant qu’aux Européens de visiter notre pays sans visa, hélas sans réciprocité.
Pire pour les citoyens africains désirant visiter la Tunisie, il n’existe ni de visa électronique via un portail web ni dans plusieurs cas d’ambassades ou même de consulats honoraires.
Pour illustrer cette situation kafkaïenne, un citoyen tchadien doit se rendre en Egypte et y rester 1 semaine pour se faire délivrer un visa pour visiter la Tunisie ; alors que pour se rendre en Turquie, il n’a pas besoin de visa.
Mieux, pour la France ou les Etats-Unis d’Amérique, il peut se faire délivrer au Tchad même un visa sur simple demande.
La Tunisie malgré une révolution et en dépit de l’arrivée d’un président “hors système“ qui a été élu sur un slogan de rupture avec le passé, on est à l’attente d’une éventuelle visite dans un pays africain ou de la décision de la suppression de visa pour tous les Africains.
Sachant toutefois que cette question ne relève pas de ses prérogatives constitutionnelles, c’est le minimum qu’on puisse demander au nouveau président tunisien, Kaïs Saïed. Par ce geste, il pourrait ainsi entrer dans l’histoire diplomatique tunisienne…
Mais y a-t-il quelqu’un qui nous écoute à Carthage ?
Maarouf