Le parti Courant démocrate indique avoir reçu “officiellement” une “nouvelle proposition”, dans le cadre des tractations pour la formation du futur gouvernement que mène le chef du gouvernement, Habib Jemli, sans mentionner le parti initiateur.
“Le bureau politique du parti est en réunion (lundi soir) pour étudier la proposition et prendre une décision, soit par refus conformément à la décision du conseil national, soit en l’acceptant en principe, tout en appelant à une réunion extraordinaire du Conseil national”, a indiqué le parti dans un communiqué.
Courant démocrate a ajouté que “suite à l’annonce par le parti de son retrait des négociations de formation du gouvernement, certains militants politiques amis du Mouvement démocrate ont appelé à des réunions informelles et amicales pour rapprocher les points de vue des représentants de certains partis”, se référant, très probablement, à des représentants du Mouvement Ennahdha qui a proposé le chef du gouvernement Habib Jemli pour former le nouveau gouvernement.
Le parti a estimé que “la situation dans le pays ne peut plus supporter plus de circonspection”, exprimant l’espoir la “formation du gouvernement dans les meilleurs délais, avec ou sans la participation du courant démocrate”.
Ce communiqué intervient un jour après que le secrétaire général du parti, Mohamed Abbou, a confirmé lors d’un symposium organisé par la coordination de son parti dimanche à Manouba, que le courant démocrate “s’il reçoit une nouvelle proposition de rejoindre le gouvernement au cours de la semaine prochaine, il l’étudierait”. Il a précisé que “le courant s’il rejoint le gouvernement” sur la base des conditions qu’il avait posées, il ne soulèvera pas de réserve sur la présence de tout parti politique, tant qu’il n’échappera pas à l’application de la loi”.
Il a également souligné que son parti reste attaché aux ministères de la justice, de l’intérieur, de la réforme administrative et de la fonction publique, “compte tenu de l’importance de son rôle dans la réforme et la lutte contre la corruption dans l’administration tunisienne”.
Abbou a souligné, d’autre part, que “le problème n’est pas d’obtenir un portefeuille ministériel spécifique, mais que le courant démocrate est soucieux de mettre fin à l’état d’indiscipline et de prendre la responsabilité de faire respecter les lois, de protéger l’indépendance du pouvoir judiciaire, de mettre en œuvre ses décisions et d’introduire un ensemble de réformes qui font du pouvoir judiciaire une véritable autorité”.
Il a exprimé “le manque de confiance de son parti envers le reste des partis, d’autant plus qu’ils ont exercé le pouvoir et n’ont pas pu changer la situation”, selon ses termes.
Mohamed Abbou avait annoncé le 6 décembre que son parti se retirerait complètement des consultations pour former le gouvernement et ne pas y participer, soulignant que les députés de son parti à l’Assemblée des représentants du peuple ne voteraient pas pour le gouvernement Habib Jemli.
Il il a précisé lors d’une conférence de presse le même jour dans la capitale, que “le courant démocrate ne peut pas gouverner aux côtés d’Ennahdha, étant donné que toutes ses conceptions et ses objectifs ne reposent que sur ses propres intérêts”, à son avis.