La Cour pénale de justice transitionnelle de Bizerte a reporté lundi au 24 février 2020 la première audience, qui a eu lieu au Tribunal de première instance de la ville, concernant la plainte d’un certain nombre de composantes de la société civile contre le projet Bizerte Cap 3000 (Marina), qui sera précédée d’une session de bureau le 21 février de la même année, afin de permettre aux autres plaignants, représentants des agences de l’Etat et individus accusés, d’y assister.
La première audience s’est déroulée lundi en présence des composantes sociales, représentant la partie plaignante, des représentants de la défense, en plus du représentant légal de la municipalité de Bizerte et de son avocat, d’un certain nombre de composantes communautaires de soutien et le député, Ahmed Mouha.
Assistaient également à l’audience l’ex-député Ali Lakhoua, outre l’actuel maire de Bizerte, Kamal Ben Amara, le doyen des activistes des droits de l’Homme, Ali ben Salem, ex-député de l’ARP, et plusieurs militants des composantes de la société civile et des personnalités politiques.
Les plaignants ont fait valoir que la question de la “Marina Bizerte” n’est pas un cas de litige entre individus, autant qu’il s’agit d’un cas de corruption de l’Etat, dont les représentants étaient tenus de préserver les intérêts du pays”, appelant le tribunal à “au démantèlement des tentacules de la corruption” et à la nécessité de voir “l’Etat retrouver son droit volé”.
Ils ont estimé que leur cause “était celle d’une lutte d’un peuple contre un système de corruption qui rongeait le pays et a tenté de porter préjudice aux droits de la ville, avant que la révolution du 14 janvier ne rende le droit” à ceux qui le revendiquent.
Dans ce contexte, les plaignants ont énuméré les répercussions néfastes du projet sur le milieu marin et le patrimoine de la région, en pillant et en volant les antiquités de la région, en attaquant le domaine public marin et en essayant de le vendre, privant les pêcheurs de leur source de subsistance et également les clubs sportifs et les jeunes de leur droit d’exercer leurs sports nautiques.
Ils ont accusé les bénéficiaires du projet d’avoir contourné les textes juridiques concernant la concession du “Nautilus”, en le transformant d’un projet touristique en projet immobilier qui a endommagé le périmètre des remparts de la ville, après avoir refusé de l’enregistrer par l’UNESCO, et privant la municipalité et la région de revenus équivalents à 2 Millions de dinars.
L’affaire avait été examinée par l’Instance Vérité et Dignité, avant de décider de déférer le dossier au Tribunal correctionnel pour la justice transitionnelle du Tribunal de première instance de Bizerte le 30 décembre 2018, en faisant valoir que l’IVD n’a pas pu achever les travaux d’enquête, en raison du manque de documentation et de preuves devant être pourvus dans les délais auprès des ministères et des organes auxquels la violation est imputée, malgré la communication de plusieurs courriers du président de l’Instance.
Le projet “Marina Bizerte” (Cap 3000) a été suspendu depuis la pose de la première pierre en 2009, avant que la pression populaire et civile ne s’intensifie immédiatement après la révolution du 14 janvier, avec plusieurs mouvements de protestation pacifiques pour demander aux différentes agences responsables de récupérer “le droit de la région spolié” et “de révéler les circonstances et les responsables de la corruption autour de ce projet”.