“Une visite de travail surprise“ en Tunisie. C’est ainsi que le site web turc aa.com.tr a qualifié le déplacement de Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’Etat de Turquie en Tunisie ce mercredi 25 décembre 2019.
Au cours cette “visite surprise“, autrement dit qui n’a pas été annoncée parce qu’Erdogan n’aurait pas été invité par son homologue tunisien –est-ce il a même besoin d’être invité en terre tunisienne ?-, il a été question, entre autres et fondamentalement, du dossier libyen, nous apprend-on.
Jusque-là tout va bien. Mais Recep Tayyip Erdogan a saisi cette occasion pour dénoncer “le déploiement de milliers de combattants étrangers, majoritairement soudanais (5 000) et russes (2 000), en Libye, selon ses calculs“, alors qu’il s’entretenait avec le président tunisien, Kaïs Saïed.
En effet, «les développements en Libye ne touchent pas seulement la Libye, ils ont des conséquences négatives sérieuses sur les pays voisins, en premier lieu la Tunisie», se désole Erdogan.
De ce fait, le président turc estime que «la Tunisie a un rôle majeur à jouer dans la recherche de solutions à la crise». Quelle trouvaille de l’Ottoman ! Et ce n’est pas tout, il a « remercié le président tunisien pour ses efforts dans ce sens », surtout qu’il a réussi à réunir, lundi 23 courant à Tunis, «… des représentants du Conseil suprême des tribus et des villes libyennes, pour discuter de la possibilité de lancer une initiative pour une sortie de crise en Libye».
Dans cette optique, Recep Tayyip Erdogan a déclaré : « nous avons discuté des pas à entreprendre pour un cessez-le-feu et un retour à un processus politique en Libye, et la coopération à mettre en place dans cet objectif. Je suis convaincu que la Tunisie aura des apports très importants et constructifs en soutiens aux efforts pour un retour de la stabilité en Libye ».
Maintenant à propos du protocole d’accord signé récemment entre la Turquie et le gouvernement d’union nationale, le chef de l’Etat turc a critiqué la position d’Athènes, estime que «la Grèce n’a pas son mot à dire ». Et d’ajouter : « Nous agissons (en Libye) avec M. al-Sarraj qui a une reconnaissance internationale, ce qui n’est pas le cas de Haftar ».
Ce protocole comporte également une coopération militaire entre les deux pays. Et interrogé sur un éventuel envoi de soldats turcs en Libye, Erdogan a répondu : « Nous ne sommes jamais allés là où on ne nous a pas invités. Si nous devions être conviés, nous étudierions le sujet ».
On aura compris : Erdogan sous-entend que le GUN l’a sollicité pour venir à sa rescousse.
Plusieurs questions méritent d’être posées : qu’est-ce qui a dicté cette visite surprise d’Erdogan en Tunisie ? Quelle conséquence aura une présence militaire turque en Libye sur la Tunisie ? Quelle sera la réaction de l’ONU et des Européens sur l’envoi de troupes militaires turcs en Libye ?
Dossier à suivre !