«Que la réussite de l’Afrique de l’Ouest retentisse à travers le monde». La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) salue les résultats probants des investissements réalisés par la Banque africaine de développement dans la région.
Les investissements de la Banque africaine de développement génèrent des résultats remarquables en Afrique de l’Ouest. C’est ce qu’a fait savoir, récemment à Abuja au Nigeria, Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui s’exprimait lors de la 56ème session ordinaire de ce bloc de 15 États membres, en présence de chefs d’État et de gouvernement régionaux.
Une kyrielle de projets financés par la BAD dans les pays de la CEDEAO
Il a déclaré que la Banque avait procédé à «des interventions techniques et financières inestimables… dans la mise en œuvre de nombreux projets et programmes».
«L’économie de la région montre de vraies réalisations, qui atteignent une croissance de 3,3% en 2019, en dépit de l’ampleur des défis importants qui se posent, surtout en matière de sécurité, a-t-il ajouté. Les États membres de la CEDEAO ont fait preuve d’une résilience remarquable».
Dans son discours, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a donné l’assurance à la CEDEAO que son pays était fermement engagé dans l’intégration régionale. En outre, il a demandé aux membres de canaliser les énergies collectives vers l’accélération de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la croissance économique inclusive.
«C’est toujours gratifiant de voir les pays de notre bloc régional se mettre ensemble pour faire avancer notre programme d’intégration régionale et promouvoir le développement socioéconomique de notre sous-région», a déclaré le président Buhari, au cours de la réunion de haut niveau.
20 milliards de dollars pour l’Afrique de l’Ouest
Pour sa part, Akinwunmi Adesina, le président de la Banque africaine de développement, a situé le montant actuel du portefeuille des investissements de la Banque en Afrique de l’Ouest à 20 milliards de dollars, axés principalement sur des secteurs cruciaux.
«La Banque africaine de développement a toujours été présente au moment opportun, avec le bon produit, pour les types de besoins appropriés des pays membres», a déclaré Adesina.
«Tel a été le cas pour le Nigeria, un pays en faveur duquel la Banque a contribué à la fourniture de 600 millions de dollars d’appui budgétaire. Cela lui a permis de sortir de la récession, une période difficile que le pays a dû traverser. La Banque a également versé 500 millions de dollars pour aider à mettre en place la Banque de développement du Nigeria. Par ailleurs, la semaine dernière, nous avons fourni 280 millions de dollars pour soutenir les investissements sociaux en Côte d’Ivoire», a-t-il ajouté.
«Vous pouvez toujours compter sur la Banque africaine de développement – votre Banque», a assuré Adesina aux délégués.
Aéroports au Sénégal et au Ghana
Le soutien de la Banque dans la région comprend un financement de 525 millions d’euros pour la construction de l’aéroport international Blaise Diagne au Sénégal, et un autre de 120 millions de dollars pour le nouveau terminal 3 de l’aéroport international de Kotoka au Ghana.
L’institution financière a également décaissé 30 millions de dollars pour la construction de l’aéroport de Mandela Praia ay Cap Vert, et 130 millions de dollars en faveur de la compagnie aérienne ivoirienne “Air Côte d’Ivoire“ pour l’acquisition d’une nouvelle flotte d’avions.
Un pont entre la Gambie et le Sénégal
Parmi les autres investissements, on peut relever celui s’élevant à 60 millions d’euros pour le terminal à conteneurs du port de Lomé au Togo, ainsi que celui de 96 millions de dollars pour Senegambia, le nouveau pont emblématique qui relie dorénavant la Gambie et le Sénégal.
Au cours de la deuxième édition de l’Africa Investment Forum tenue en novembre 2019, l’institution et ses partenaires ont mobilisé d’importants investissements pour deux projets: la mise en chantier du Sky Train d’Accra pour un montant de 2,6 milliards de dollars, et l’installation d’un téléphérique à Lagos pour un montant de 251 millions de dollars.
11 millions de dollars pour le corridor autoroutier Lagos-Abidjan
Akinwumi Adesina a aussi fait état du financement de 1,5 milliard de dollars qu’a accordé la Banque pour le développement de grands couloirs de transport, afin que soient améliorées les connexions terrestres dans la région de la CEDEAO. Ce financement comprend notamment la construction et la réfection de 4 000 kilomètres de routes principales.
«L’autoroute Lagos-Abidjan deviendra une réalité», a déclaré le président de la Banque aux dirigeants régionaux.
La Banque africaine de développement fournit 11,1 millions de dollars à la Commission de la CEDEAO pour le développement du plan directeur du corridor autoroutier Lagos-Abidjan. Et elle va fournir un montant supplémentaire de 13,5 millions de dollars pour des études de faisabilité qui devront être achevées l’année prochaine. La Banque prévoit que les travaux de construction débuteront en 2022.
Parmi les initiatives actuelles, on peut citer un investissement de 25 milliards de dollars visant à faire de l’Afrique un acteur majeur dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture. Il s’agira notamment de financer l’établissement de zones spéciales de transformation agro-industrielle dans le nord du Togo, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Monnaie unique pour la CEDEAO
Au cours de cette réunion d’une journée, les dirigeants de la CEDEAO ont débattu de questions cruciales concernant la région, y compris le projet de création d’une monnaie unique, l’ECO, pour la sous-région, ainsi que le plan d’action pour la sécurité régionale.
Akinwumi Adesina a résumé la vision de la Banque pour la CEDEAO en ces termes : « Une zone monétaire et des marchés financiers intégrés ; une zone de libre-échange, avec la liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services ; une région CEDEAO dont la nouvelle monnaie sera l’ECO ; des mesures qui auront un retentissement mondial».