Une étude élaborée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) révèle que 50% des immigrants en provenance des pays d’Afrique subsaharienne considèrent leur expérience de migration, après plusieurs années passées en Tunisie, comme “un échec”, contre 41% d’entre eux qui l’ont qualifié de “réussie”.
L’étude, menée à travers un questionnaire à l’attention d’un échantillon aléatoire composé de 962 migrants venus des pays d’Afrique subsaharienne, démontre qu’un grand nombre de personnes tentent une expérience de migration lorsqu’elles atteignent l’âge de la maturité, alors qu’une grande partie de l’échantillon (35%) a fait l’expérience à un âge ne dépassant pas les 15 ans.
Le FTDES précise que l’étude en question, qui s’intitule “Des pays de l’Afrique subsaharienne à la Tunisie: une étude quantitative de la situation des migrants en Tunisie, caractéristiques générales, pistes et perspectives”, a été menée de juin à mi-septembre 2019, dans les gouvernorats du Grand Tunis, Sfax, Sousse et Médenine.
Parmi les personnes interrogées sur leurs objectifs à moyen terme, 54% d’entre elles ont exprimé leur désir de partir pour l’Europe, tandis que 42% ont exprimé leur préférence pour un retour dans leur pays d’origine, 2% ont préféré s’installer en Tunisie.
Il en ressort de cette étude également que le domaine social constitue le premier souci des migrants en provenance de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Soudan, d’Erythrée, du Gabon, de la Somalie, du Mali et du Nigeria, soit 54,4% d’entre eux estimant impératif d’intervenir pour améliorer leurs conditions sociales.
L’étude a également démontré que 48,3% des personnes interrogées considèrent qu’il est nécessaire de réviser le statut juridique des migrants; 46,7% d’entre eux ont opté pour l’amélioration de leur situation économique et 33,1% appellent à une amélioration sur différents plans.
Les personnes interrogées ont également appelé à ce que les migrants qui poursuivent leurs études en Tunisie, puissent bénéficier d’opportunités de travail dans le pays, de défendre les droits des migrants, de revoir les délais d’attente pour la carte de séjour et de son coût, ainsi que de réviser les lois de sécurité sociale, de simplifier l’obtention de la nationalité tunisienne aux enfants des migrants nés en Tunisie et de permettre aux étrangers d’ouvrir des comptes bancaires.