Les réunions entre l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) et les parties gouvernementales se poursuivront pour mettre en place un programme exécutif et approfondi visant à résoudre la crise du secteur de l’huile d’olive, lequel sera présenté, la semaine prochaine, à la présidence de la République.
Cette décision à été prise, lors de la séance de travail présidée, jeudi soir, au palais de Carthage, par le Président de la République Kais Said, en présence du chef du gouvernement, des présidents des organisations agricole et patronale, du gouverneur de la BCT et des différentes intervenants du secteur oléicole, indique un communiqué publié, vendredi, par l’UTAP.
Lors de cette réunion consacrée à la crise que connaît le secteur, il a été convenu d’établir un plan d’action s’articulant autour de trois axes, à savoir l’intervention de l’Etat en vue de constituer un stock régulateur d’huile d’olive, l’augmentation des exportations de ce produit et le développement de sa consommation à l’échelle nationale.
L’UTAP a ainsi appelé, dans ce communiqué, à consacrer une part du budget alloué à la subvention des huiles végétales importées (270 millions de dinars), à la promotion du marché local de l’huile d’olive.
Cet appel intervient en prévision d’une réunion de la cellule de crise qui devrait se tenir, vendredi après-midi, au parlement, pour examiner les mesures urgentes visant à résoudre la crise du secteur de l’huile d’olive.
Cette cellule est composée de représentants de la présidence du gouvernement, des ministres des Finances, de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, de l’UTICA et de l’UTAP ainsi que du directeur général de l’office de l’huile (ONH) et de la présidence de la commission parlementaire dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services liés.
Des oleiculteurs ont observé, mercredi, un sit-in, devant le siège du ministère de l’Agriculture, afin de protester contre les difficultés rencontrées par la filière oléicole, particulièrement, la baisse des prix de vente sur le marché local.
Ils ont critiqué ” le laxisme des autorités face aux revendications des oléiculteurs ” et contesté la dégringolade du prix de l’huile d’olive qui a atteint dans certaines régions les 3,5 dinars le litre, un prix moins cher que celui de l’huile végétale.
Pour Néjib Fatnassi, membre du bureau exécutif de l’UTAP, c’est le ministre de l’Agriculture qui a fixé le prix de l’huile d’olive. “Ce prix ne couvre même pas le coût de production “, estimant que 7,500 dinars le litre est un prix raisonnable pour toutes les parties.
La saison actuelle de l’huile d’olive s’annonce excellente en Tunisie. La production nationale devrait plus que doubler. Selon les prévisions, elle sera portée à 350 mille tonnes, au titre de cette saison 2019-2020 contre seulement 140 mille tonnes la saison écoulée 2018-2019.