“Le discours faisant état d’un gouvernement de compétences indépendantes suscite des interrogations”, indique Mohamed Mehdi Kammoun, secrétaire général de l’Union des travailleurs de Tunisie (UTT) dans une déclaration à la TAP, samedi 4 janvier 2020, en référence à la formation gouvernementale proposée par Habib Jemli.
L’UTT avait appelé à la formation d’un “gouvernement politique” supervisé par des responsables politiques, entourés de compétences pour les soutenir dans la mise en œuvre de leurs programmes, a-t-il rappelé, en marge de la réunion évaluative du comité central de l’UTT.
Kammoun estime que “l’histoire récente a démontré que le gouvernement de compétences qui avait été dirigé par Mehdi Jomaa n’avait pas réussi à apporter les solutions aux différents problèmes”.
Il a souligné que l’UTT s’adresse à ce gouvernement “avec un message clair”, selon lequel, “il n’y a pas de place à l’exclusion ni à la marginalisation”. Il appelle donc à associer toutes les organisations nationales au dialogue politique, social et économique.
Evoquant le choix fait par le vainqueur des législatives de limiter le dialogue à l’organisation syndicale la plus représentative, en référence à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Kammoun a signalé qu’il s’agit là d'”un argument fallacieux”. “Il n’existe aucun article de loi qui énonce ce principe”, a-t-il expliqué, soulignant que la principale revendication de l’UTT demeure “une ouverture, sans exclusion ni marginalisation, à la totalité des organisations”.
Kammoun souligne que le comité de l’UTT s’emploiera à mettre au point sa feuille de route au cours de l’année 2020 et à élaborer les plans adéquats qui seraient à même d’aider l’organisation à surmonter les difficultés et à consacrer un véritable pluralisme syndical.