Le siège central de l’UTICA devait accueillir, lundi 11 novembre, un forum de partenariat tuniso-italien organisé par l’antenne régionale à Médenine de l’organisation patronale en association avec la Chambre mixte italo-arabe, basée à Rome. Et au sein de laquelle siègent deux personnalités tunisiennes : Chakib Nouira, qui représente la centrale patronale historique tunisienne au sein de la CMIA, et, surtout, Azzouz Enneifar.
Aujourd’hui peu connu en Tunisie, M. Enneifer est en fait un personnage clef de la Chambre mixte italo-arabe, en qualité de secrétaire général.
Diplomate tunisien à la retraite (ancien ambassadeur aux Etats-Unis), il a également été délégué de la Tunisie auprès de la Banque mondiale et du FMI, puis ambassadeur à Rome, et secrétaire général de la mission de l’ONU en Ethiopie et en Erythrée.
Le forum de partenariat tuniso-italien n’a finalement pas eu lieu parce que, d’après nos informations, la direction centrale de l’UTICA a finalement décidé de l’annuler après que Mourad Fradi, président de la Chambre tuniso-italienne de commerce et d’industrie a protesté auprès de lui contre le fait que la CTICI n’ait pas été associée à l’organisation du forum ni même informée officiellement de sa tenue.
Le forum tuniso-italien du 11 novembre 2019 était la première tentative de la CMIA de percer en Tunisie. Cet événement devait être organisé en association avec l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat à Médenine, avec laquelle la CMIA avait conclu, en juin 2018, un protocole de coopération portant sur les échanges entre l’Italie et la Tunisie, le partage de know how dans le domaine de la promotion économique et du développement de réseau d’entreprises, l’animation et le soutien aux actions internationales des entreprises des deux pays, la réalisation de projets pour la croissance économique du tissu entrepreneurial italien et tunisien et la conduite d’actions de promotion-marketing.
Créée en 1972, et dotée d’un «bras» sous la forme d’une société baptisée NORTH AFRICA AND MIDDLE EAST Consulting Srl, la Chambre de coopération italo-arabe (CCIA) est une association oeuvrant au développement de la coopération économique, culturelle et scientifique entre les 22 pays membres de la Ligue des Etats arabes et l’Italie, en collaboration avec les pays arabes, les principales institutions économiques, politiques et entrepreneuriales italiennes et la Commission de l’Union européenne.
Pendant longtemps, elle ne s’est guère intéressée à la Tunisie. C’est seulement en 2016 que cette association commença à s’intéresser à ce pays. En effet, en mai de cette année-là, la CMIA a aidé la Chambre de commerce d’Ascoli à accueillir une délégation de chefs d’entreprises de Teboulba.
Un mois plus tard, en juin, la Chambre de commerce italo-arabe organise un séminaire sur «La Tunisie, cinq ans après la révolution des Jasmins: profil social, géopolitique et économique d’un pays à la recherche de stabilité».
Jusqu’en 2019, la Chambre mixte italo-arabe s’était limitée à l’organisation d’événements en Italie et de missions de et en Tunisie et à la participation à des manifestations tunisiennes (Salon international de l’agriculture et Salon international du tourisme). Comme si la CMIA avait voulu d’abord tâter un terrain déjà occupé par la CTICI et, pour cette raison, l’aborder avec prudence.
Que va-t-elle faire maintenant que cette première tentative d’incursion en Tunisie a échoué ?
M.M.