C’est au siège de l’UTICA que la Chambre syndicale des exportateurs de l’huile d’olive de Tunisie a tenu une conférence de presse, dans l’après-midi du jeudi 16 janvier 2020, en présence des représentants des autres Chambres concernées, celle, des pressoirs, d’emballage, des raffineurs et autres intervenants.
Objectif : apporter des éclaircissements sur les derniers développements de la situation au sujet de ce produit qui enregistre cette année un record de production, de son coût, des conditions de son exportation et des rumeurs qui fusent de partout concernant le rôle de ladite Chambre dans une supposée crise touchant le producteur en premier lieu.
A cette occasion, Chiheb Slama, président de la Chambre syndicale nationale des exportateurs d’huile d’olive de Tunisie, a tout d’abord présenté plusieurs chiffres sur le secteur qui compte 320 000 producteurs, 1 674 pressoirs d’huile, 16 unités de raffinage de l’huile, 80 unités de mise en bouteille, 200 exportateurs dont 70 dans l’huile empaquetée à destination de 54 marchés internationaux.
Ensuite, il a mis l’accent sur la crise au niveau des prix est en rapport avec la concurrence au niveau international et à la loi de l’offre et de la demande, régissant les transactions dans le secteur en question et que la marge bénéficiaire des exportateurs qui ne dépassant pas les 2 ou 3%, selon lui.
Chiheb Slama a ajouté que le secteur engendre de nombreuses activités parallèles en rapport avec le produit de base, l’olive, comme la margine produisant de la nourriture pour bétail et de l’énergie, le savon et certains détergents, en plus de multiples dérivés.
Il a par ailleurs rappelé que ce secteur n’a connu sa libéralisation qu’à partir de 1995, et que le secteur de l’exportation était au début en vrac avant que des industriels ne se lancent dans l’exportation de l’huile empaquetée, se trouvant face à la concurrence étrangère dont certains acteurs tiennent à déclassifier notre huile pour promouvoir leur produit, sachant que 71% de l’huile exportée actuellement vers l’Europe est en vrac et que 83% de celle empaquetée est exportée hors de l’Europe, ce continent restant tout de même le plus grand consommateur de notre huile, à hauteur de 56 700 tonnes, bien qu’il compte parmi ses pays de grands producteurs d’huile d’olive, à l’instar de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce et du Portugal.
Pour les autres représentants des Chambres concernées, la crise touche, d’autre part, au coût de la prospection de marchés, à celui de l’exportation, l’Etat en ayant le monopole à destination de l’Europe par exemple qui, pour cette saison a demandé pas moins de 2,8 millions de tonnes d’huile d’olive, une quantité égale à dix fois notre production nationale, les différents intervenants appelant à sa libéralisation afin de répondre à une demande sans cesse croissante.
Quant aux solutions préconisées, elles touchent essentiellement au stockage stratégique qui ne peut qu’agir sur les prix, à accorder une prime d’emmagasinage afin de réduire l’offre et mettre en place des mécanismes dans le but de réguler le marché, le but final étant loin de porter atteinte aux intérêts des agriculteurs mais de mieux organiser le secteur et de le maîtriser localement pour parvenir à faire face à la concurrence des autres pays.