Al Bawsala a organisé, vendredi 17 janvier 2020, avec le concours de la confédération internationale Oxfam (Oxford Committee for Famine Relief) et l’appui de l’Union européenne, sa première conférence annuelle sur le processus de décentralisation en Tunisie.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre du suivi et de l’accompagnement de l’organisation Al Bawsala au processus de la décentralisation en Tunisie de manière générale, et au niveau des municipalités en particulier, notamment à travers son projet de monitoring des municipalités “Marsad Baladiya” (observatoire des municipalités) lancé en 2014.
Ce rendez-vous a été l’occasion de présenter un diagnostic du processus de décentralisation, lequel, se développe à un rythme long étant donné le retard accumulé dans le parachèvement du cadre juridique et institutionnel un an et demi après la mise en place des conseils municipaux.
Le président de l’Organisation Al Bawsala, Slim Kharrat, a indiqué que l’implication du projet Marsad Baladiya dans la supervision des municipalités a permis de se faire une idée sur les nouveautés de l’action municipale, par le biais du suivi de 350 séances de travail.
Il a également rappelé le rôle du projet dans l’accompagnement du processus de décentralisation de 180 municipalités, sans compter l’évaluation du degré de participation et d’implication du citoyen dans les travaux des conseils municipaux à travers le réseau d’observateurs de l’ONG.
Pour le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami, les chiffres présentés par Al Bawsala sont réalistes mais manquent de précision.
Il a qualifié d’exagérés les chiffres avancées sur les démissions au sein des municipalités, recommandant la révision de la loi électorale qui, selon lui, explique ce phénomène.
Il a ajouté dans ce sens que les démissions au sein des conseils municipaux, n’ont touché que 12 conseils municipaux, contrairement aux 23 conseils municipaux recensés et mentionnés par Al Bawsala dans son rapport.
Hammami a souligné également que le rapport de l’ONG fait état de 165 milles dinars de dette pour les municipalités, en omettant de préciser que 80% de l’ensemble des dettes concernent uniquement 32 municipalités. Quatre vingt dix municipalités n’ont pas contracté de dette.
Il a rappelé à cet effet que le ministère des Affaires locales a remboursé les dettes de l’exercice 2019/2020 avec une dotation d’une valeur de 145 milles dinars.
De son coté l’ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie, Patrice Bergamini, a mis l’accent sur l’importance de la décentralisation et de la gouvernance locale dans la consolidation de la démocratie.
“Ce sont des questions fondamentales mais pas évidentes pour autant”, a déclaré Bergamini, tout en rappelant l’engagement pris par le président de la République feu Béji Caid Essebsi, de maintenir l’organisation et le déroulement des élections municipales malgré les défis auxquels faisaient face la Tunisie.
L’ambassadeur de l’UE a estimé que la Tunisie avance sur la bonne voie malgré les difficultés économiques, réitérant la volonté de l’UE de poursuivre son appui à l’expérience tunisienne dans la consécration de la décentralisation et de la démocratie locale.
Le programme de la conférence annuelle sur le processus de la décentralisation comporte la présentation d’une nouvelle méthode d’évaluation de la transparence et la proclamation des trois meilleures municipalités au niveau de la transparence selon les critères de l’ONG en la matière.