Le chef de gouvernement désigné, Elyès Fakhfakh, par les temps qui courent, aurait dû appliquer à la lettre le proverbe japonais : «Pour vivre heureux, vivons cachés». Mais au contraire, il veut s’exposer aux médias en organisant une conférence de presse.
Nous avons reçu une invitation du bureau de presse du nouveau chef de gouvernement désigné, Elyès Fakhfakh, que ce dernier organise une conférence de presse, vendredi 24 janvier 2020 à Dar Dhiafa, dans le but d’exposer aux journalistes sa démarche.
Mais diable, est-il tenu de le faire ? Est-il obligé –par la loi voulons-nous dire- de dévoiler aux médias ce qu’il compte faire ? Bien évidemment que non. Alors pourquoi ne travaillerait-il pas dans l’ombre, loin des projecteurs, pour former son équipe ? Que compte-t-il en tirer en affrontant les médias si tôt ? Car, en fin de compte, ce qui comptera c’est le résultat et la manière de l’obtenir. A moins qu’il veuille prendre d’avance les journalistes pour témoins… en cas d’un éventuel insuccès !
Fakhfakh prend des gros risques
Maintenant, nous pensons que Fakhfakh, en voulant affronter les journalistes alors qu’il n’a même pas entamé son travail, a pris des risques non calculés et qui pourraient lui être un handicap.
En effet, lors de cette conférence, les journalistes –ou du moins certains d’entre eux- n’hésiteront pas à lui rappeler son bilan, pas terrible il va de soi, comme ministre du Tourisme et des Finances.
Par ricochet, ils atteindront le président de la République par justement ce choix de nommer quelqu’un qui n’était pas, en tout cas sur le papier, le meilleur des candidats qui lui avaient été proposés par les partis politiques pour la désignation du chef de gouvernement.
Autant dire que c’est trop tôt pour l’organisation de cette conférence de presse. Beaucoup de choses risquent d’être divulguées qui n’auraient pas dû l’être. Les journalistes et à travers eux les lecteurs des journaux, les auditeurs des radios et les téléspectateurs ne manqueront pas de scruter tous les gestes de Fakhfakh, pour le juger avant l’heure sur sa capacité à conduire un gouvernement dans un pays qui vibre encore la fibre révolutionnaire.
Alors aura-t-il les nerfs solides pour éviter de mal réagir aux éventuelles questions “gênantes“ voire “provocantes“ des journalistes ?
Wait and see.
TB