Pour une heureuse nouvelle, c’en est vraiment une. Il s’agit de réaliser, au grand bonheur des habitants des régions sous-médicalisées de Kairouan et du sud du pays, d’une grande cité médicale à Rakkada (gouvernorat de Kairouan). La nouvelle a été annoncée, dans la soirée de jeudi 30 janvier 2020, lors d’une interview accordée exclusivement à la chaîne publique Al Wataniya 1 par le président de la République, Kaïs Saïed.
Le chef de l’Etat, qui a fait au cours de cet entretien le bilan des cent premiers jours depuis son investiture, a déclaré que depuis son accès à la magistrature suprême il œuvre en silence et sans tapage médiatique en vue de mobiliser les ressources requises pour financer de grands projets pour le pays.
Au nombre de ces projets, il a cité des stations touristiques, des établissements scolaires et surtout la Cité médicale précitée.
Une cité médicale intégrée à Rakkada
A propos de cette cité médicale qui sera réalisée dans le cadre du partenariat public-privé, il a révélé, au grand bonheur des habitants de Kairouan et environ, que les études de faisabilité technico-économique sont à un stade avancé et que plusieurs bailleurs de fonds et pays partenaires ont fait état de leur disposition à le financer et à l’équiper.
Les seules conditions que ces fournisseurs d’aide demandent consistent à ce que la présidence de la République supervise le projet et veille au grain, que chaque dinar aille à sa place à la faveur d’audits réguliers et que les investisseurs privés soient «cleans».
Ce mégaprojet bénéficiera d’un financement, d’ores et déjà disponible, d’un don de 85 millions de dollars accordé, depuis 2017 par le Fonds saoudien pour le développement (FSD). Ce don était destiné au commencement à financer la construction d’un CHU pluridisciplinaire à Kairouan.
Pour le reste du financement, le chef de l’Etat a indiqué que l’accent sera mis sur la mobilisation de ressources en devises non génératrices de dettes supplémentaires telles que celles fournies par les agences spécialisées de l’ONU (OMS et autres…) et par des dons.
Mieux, le président de la République a ajouté qu’une fois cette cité médicale mise en œuvre, il œuvrera à en réaliser d’autres dans les régions du centre-ouest (Kasserine…) et au nord-ouest (Le Kef, Siliana…).
Point d’orgue de cette cité médicale, elle sera dotée d’une logistique de transport de secours moderne dont des hélicoptères qui seront mis à la disposition de la protection civile.
Vers l’amélioration de la couverture médicale au centre du pays
Cette cité médicale, d’une nouvelle génération, devrait, en toute logique, révolutionner les prestations médicales publiques dans les régions du centre et du sud du pays ; d’autant plus que d’autres projets non moins importants sont en cours de réalisation.
Il s’agit de l’entrée en fonction, d’ici fin 2020, de deux CHU à Sfax, financés par des dons chinois, de la réalisation à Gafsa d’un hôpital multidisciplinaire (460 lits environ) à la faveur d’un financement français (conversion d’une partie de la dette) et du projet de l’hôpital qui sera financé par un prêt et construit à Gabès par le groupe britannique International Hospitals Group (IHG).
Pour mémoire, le groupe IHG est en train de courir après les responsables tunisiens pour entamer les travaux de construction de cet hôpital (200 lits extensibles à 500), tout autant qu’un autre de la même taille programmé à Béja. Car trois ans après avoir signé avec le gouvernement tunisien un accord le chargeant de concevoir, construire et équiper les deux établissements, le groupe britannique attend toujours le feu vert de la partie tunisienne pour lancer les chantiers.
Et pour être complet sur le projet d’amélioration de la couverture médicale au centre du pays, dont le chef de l’Etat a fait son dada, à signaler les projets de réalisation de deux hôpitaux régionaux à Sidi Bouzid et à Jelma. Ces deux projets ne manqueront pas de dynamiser le système de santé dans la région.
Ainsi, c’est seulement neuf ans après d’«une révolution accoucheuse de désillusions» que les régions marginalisées du centre du pays devraient, enfin, bénéficier d’une couverture médicale digne et décente. Kaïs Saïed, en enclenchant une nouvelle dynamique en la matière, vient peut-être de prouver que la discrimination positive n’est pas un vain mot et que contrairement à ces prédécesseurs, il est en mode d’action.
A suivre.