Chaque année, 25 000 hectares de terres agricoles sont détruits en Tunisie sous le double effet de l’érosion et de l’activité humaine, dont l’urbanisation. En 30 ans, le pays perd à ce rythme l’équivalent de la surface du Cap bon en terre arables, estime l’économiste Radhi Meddeb, déplorant un modèle qui n’est plus soutenable à moyen et long terme.
“Nous devons rationaliser notre gestion de la terre, de l’eau. En 1960, chaque tunisien bénéficiait de 1025 m3 de l’eau potable, aujourd’hui, malgré tous les investissements qui ont été faits dans ce domaine (barrages, lacs collinaires, les canaux), de transport de l’eau du nord vers le Cap Bon et vers le Sahel et les projets de dessalement d’eau saumâtre, la quantité d’eau disponible pour chaque tunisien est de 450 m3, elle a été plus que divisée par 2”, a-t-il dit, dans un entretien accordé à l’agence TAP.
Dans la situation de stress hydrique, il est devenu impératif d’assurer les droits des Tunisiens à l’eau mais également préserver surtout les droits des générations futures.
Ceci passe par une rationalisation de la gestion de la demande en eau potable. “Nous ne pouvons plus accepter que l’agriculture qui ne contribue qu’à hauteur de 12% du PIB, consomme plus de 80% des ressources en eau, c’est cela le changement de modèle économique, c’est plus de rationalité, plus de solidarité, plus de durabilité, plus d’efficacité, plus d’inclusion”, préconise l’expert économique et homme d’affaires.