Le Pdg de l’Office national de l’huile (ONH), Chokri Bayoudh, appelle à protéger les producteurs de l’huile d’olive tunisiens contre la volatilité du marché mondial qui les impacte directement et à résoudre le problème de la baisse des prix à la production.
Lors d’une visite effectuée par les membres de la Commission parlementaire de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et les services liés à l’Office, mercredi 5 février, il a également estimé nécessaire de “tirer les leçons des difficultés rencontrées par les producteurs durant la saison 2019/2020 afin de résoudre les problèmes du secteur”.
Se disant optimiste quant à l’avenir du secteur oléicole tunisien, il a toutefois considéré qu’il faut prendre des mesures structurelles pour protéger le producteur contre les aléas du marché.
Concernant l’avancement de la saison oléicole actuelle, Bayoudh a fait savoir que les achats de l’ONH ont atteint, jusque-là, 20 mille tonnes d’huile d’olive d’une valeur de 99 millions de dinars (MDT) sur un total de 100 MDT garantis par l’Etat.
Il a, à ce titre, appelé la présidence du gouvernement et le ministère des Finances à verser les financements décidés au profit de l’ONH lors des conseils ministériels consacrés au secteur oléicole, afin qu’il puisse régler les problématiques de financement relatifs à la récolte record de cette saison.
Toujours selon lui, la moyenne quotidienne des achats de l’Office s’établit entre 3 et 4 millions de dinars, et a même atteint 8 MDT lundi dernier, soulignant que l’ONH a fait recours au découvert bancaire à raison de 25 MDT pour ne pas arrêter les opérations d’achat.
Le responsable a aussi évoqué les pressions que subissent les centres régionaux de l’Office qui se sont trouvés obligés de travailler 7j/7 pour pouvoir absorber la récolte. Certains d’entre eux ont même atteint leur capacité optimale dont celui de Kairouan (4 100 tonnes). La récolte a ainsi été transférée au centre de Sfax.
Il a, par ailleurs, assuré que le centre de Sousse atteindra également sa capacité optimale d’ici 10 jours, ce qui obligera l’office à transférer la production au centre de Sfax.
Bayoudh a, en outre, souligné que la moyenne quotidienne de production de l’huile d’olive s’élève à 3 mille tonnes, réitérant l’engagement de l’Office à poursuivre ses interventions pour absorber les quantités nécessaires.
Le directeur régional de l’Office, Moez Ben Amor a indiqué que les ventes de l’huile d’olive destinée à la consommation domestique ont atteint depuis le 30 décembre 2019 à ce jour, 220 mille tonnes à une moyenne de prix de l’ordre de 5,6 dinars pour le litre.
Il a rappelé les décisions gouvernementales prises en faveur du secteur, dont le programme exceptionnel de stockage de 100 mille tonnes auprès des privés et des exportateurs. Lequel programme s’étale sur trois mois à savoir février, mars et avril 2020.
Le premier appel d’offre relatif au programme de stockage de 60 mille tonnes pour le mois de février a été lancé mardi 04 février 2020, a-t-il fait remarquer.
Les membres de la commission de l’agriculture ont dénoncé les difficultés auxquelles font face les producteurs, notamment la baisse des prix à la production, malgré une récolte record de 350 mille tonnes, critiquant le retard accusé par la mise en application des mesures gouvernementales.
L’un des députés a proposé de consacrer une prime directe à l’agriculteur selon le nombre de ses oliviers ou la superficie de ses oliveraies et de promouvoir davantage la consommation locale.
D’autres députés ont épinglé l’absence de la Banque nationale agricole (BNA) censée être le premier financeur du secteur.