La polémique qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours en Tunisie, sur une éventuelle prise de participation de Qatar Airways dans le capital de Tunisair, a été probablement amplifiée par les informations sur des prises de participation ou des projets de rapprochement avec des compagnies aériennes du continent africain.
D’abord, la confirmation d’une prise de participation de Qatar Airways dans le capital de Rwandair (49%) -une compagnie qui perd de l’argent depuis sa création en 2003- et c’est après une prise de participation conséquente dans le capital du nouvel aéroport de Kigali (60%), nécessitant un investissement de 1,3 milliard de dollars.
Qatar Airways serait également en discussion avancée avec Royal Air Maroc (RAM) pour une prise de participation dans le capital de la compagnie aérienne marocaine (on parle de 25 à 49%), dont l’objectif serait de renforcer la flotte de la RAM (60 avions) et d’étendre son réseau.
Cette stratégie d’expansion en Afrique permettrait à la compagnie qatarie de contourner le blocus imposé par ses voisins du Moyen-Orient et de faire de l’Afrique un hub pour le développement de ses destinations africaines et asiatiques.
A noter que Qatar Airways exploite actuellement une flotte de plus de 250 avions via son hub, l’Aéroport international Hamad (HIA), vers plus de 170 destinations dans le monde.
Quand Tunisair, qui est actuellement en situation d’extrême difficultés financières, se retrouve avec une flotte de seulement 20 avions, des destinations historiques à l’arrêt et des nouvelles lignes sitôt ouvertes sitôt fermées, notamment en Afrique.
Une flotte vieillissante, des avions cloués au sol qui tardent à être remis en état, a du mal pour des raisons politiques et un chauvinisme béat d’envisager la solution d’un partenariat stratégique avec d’autres compagnies capables de la remettre sur les rails et de développer ses activités à très court terme.