La Direction générale des forêts se penche actuellement, en collaboration avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), sur la mise en place d’une plateforme d’informations sur les zones humides en Tunisie.
“Cette plateforme a pour objectif d’aider les citoyens et les organisations de la société civile à signaler les infractions environnementales, à l’instar des déversements des produits polluants ou eaux usées dans ces zones”, a indiqué Faouzi Maamouri, directeur du WWF bureau Afrique du Nord à Tunis, en marge d’une rencontre organisée, jeudi 6 février à Ghar El Melh, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des zones humides.
S’exprimant, lors de cette rencontre, le directeur général des Forêts, Mohamed Boufaroua a indiqué que les zones humides (marais, lacs, chotts, oueds…) qui couvrent plus de 8% de la superficie du pays souffrent d’une mauvaise perception des citoyens qui les considèrent comme “des terres marginales et des sources de nuisances”.
Ces zones, a-t-il dit, qui abritent plus de 500 espèces végétales et aquatiques et environ 276 espèces d’oiseaux, dont la plupart sont des oiseaux migrateurs provenant d’Asie et d’Europe, sont en déclin aujourd’hui en raison de la pollution, l’urbanisation, la pression anthropique couplée aux impacts liés aux changements climatiques.
D’après lui, la Tunisie compte aujourd’hui, 211 zones humides naturelles dont 41 sont classées comme site Ramsar, mettant l’accent sur la nécessité de les préserver, étant donné la multitude de services écosystémiques qu’elles procurent à l’ensemble des espèces vivantes, allant de l’apport de l’eau douce, la recharge des nappes souterraines et l’atténuation des impacts du changement climatique.
La Tunisie est membre, depuis 1981, de la convention Ramsar, un traité international visant la conservation et l’utilisation durable des zones humides. En 2018, Ghar El Melh a été la première ville en Afrique du Nord et dans le monde arabe, à obtenir le label Ramsar.
Les zones humides couvrent aujourd’hui 6% des terres émergées de la planète, selon le Fonds Mondial pour la Nature. Ces zones restent des espaces à forts enjeux économiques et sociaux et sont considérées comme le berceau de la diversité biologique. Elles servent d’habitat à une très grande variété d’espèces animales et végétales et abritent environ 40% de l’ensemble des espèces du monde.
Chaque année, la Journée Mondiale des Zones Humides est célébrée le 2 février de chaque année pour commémorer la signature de la convention de Ramsar, elle a été placée cette année, sous le thème de la “biodiversité”.