Les taux d’investissement et d’épargne restent faibles en Tunisie par rapport à la moyenne enregistrée dans la région MENA, estime le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, appelant à résoudre ce problème.
S’exprimant lors d’une séance plénière à l’ARP, vendredi 7 février 2020, consacrée à son audition au sujet de la situation économique et financière du pays, Abassi a affirmé qu’il demeure “impossible d’asseoir une économie efficace sans un fort taux d’investissement”.
Le taux d’investissement en Tunisie est passé de 25% à 18,5% du Produit intérieur brut (PIB). Pour ce qui est du taux d’épargne, il a reculé de 20% à 8,5% du PIB. “Nous aspirons aujourd’hui à rattraper les pays voisins de la région MENA où les taux d’investissement et d’épargne ont atteint respectivement 28,6% et 27,9%”, a-t-il déclaré.
S’agissant du commerce extérieur, le gouverneur de la BCT a fait état de la baisse du déficit de la balance des paiements qui est est passé de 11% à 8,8% en 2018, estimant, que cela accentuera davantage le taux d’endettement du pays.
Par ailleurs, il a fait savoir que les réserves de change se sont améliorées par rapport à celles de 2018, pour atteindre 19 milliards de dinars contre 13,9 milliards de dinars, et que “la Tunisie est parvenue à stocker 5 milliards de dinars supplémentaires (112 jours d’importation à la fin de 2019, 84 jours d’importation au terme de l’année 2018)”.
Pour ce qui est du déficit de la balance commerciale, Abassi a fait savoir qu’il ne s’est aggravé que de 2% en 2019 contre 19% en 2018, soulignant que l’amélioration de la balance des services est due essentiellement à la reprise du secteur touristique qui a généré des recettes en devises.
D’après lui, la Banque Centrale a adopté une politique monétaire ” efficace “contraire aux recommandations du Fonds monétaire international visant à améliorer la balance des paiements à travers la dépréciation du dinar.
Cette politique de la BCT, a-t-il dit, a permis de maîtriser le déficit de la balance des paiements qui est passé de 11% à 8,8% contre 1% prévu, estimant qu’une amélioration de la balance pourrait être enregistrée en 2020 si l’investissement reprend. “Cela permettra de réduire l’endettement extérieur”, a-t-il conclu.