Suite à l’entrée en service, à Tataouine, du champ gazier et pétrolier Nawara, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a dénoncé, vendredi 7 février, ce qu’il a qualifié de “quête continue de la sécurité énergétique au détriment de la sécurité environnementale”.
“Ce type de projets ne fera qu’accentuer davantage les risques liés aux changements climatiques qui touchent fortement la Tunisie”, d’autant que le champ Nawara situé au Sahara de Tataouine (sud-est) affecterait davantage l’écosystème du sud tunisien, déjà fragilisé depuis des décennies par les effets des changements climatiques, notamment la sécheresse et l’avancée du désert, peut-on lire dans un communiqué publié par le Forum.
“Il est urgent de s’adapter aujourd’hui aux conséquences des changements climatiques”, insiste le FTDES, appelant, à nouveau, les autorités à aborder “sérieusement” la question de la transition énergétique, à travers un plan de déploiement des énergies renouvelables afin de remplacer les énergies fossiles.
Il a également appelé les décideurs et le prochain gouvernement à prendre en considération les questions environnementales et le droit des générations futures dans l’élaboration de ses politiques sectorielles.
Le FTDES a, par ailleurs, dénoncé la négligence des aspects environnementaux dans les démarches d’octroi des permis d’exploration pour les hydrocarbures, mettant en garde contre l’émission arbitraire de ces permis pour les investisseurs étrangers.
” Au moment où le monde, conscient de la gravité des impacts de la surexploitation des énergies fossiles et de leur grand caractère pollueur de l’atmosphère (premier émetteur de gaz à effet de serre), se tourne vers les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydrique), la Tunisie continue à puiser dans son stock d’hydrocarbures fossiles, à l’instar du gaz et du pétrole pour combler ses besoins en énergie “, regrette le forum.
” L’exploitation massive des hydrocarbures pour la production industrielle et agricole, le transport, la consommation des ménages, et l’ensemble des secteurs productifs est à l’origine de la crise climatique que nous traversons actuellement “, rappelle la même source, soulignant qu’une étude menée en 2015 par la Fondation allemande Heinrich Boll a révélé les dangers sanitaires et environnementaux du gaz naturel, qui peut s’infiltrer dans l’eau courante et les nappes phréatiques.
L’entrée en production du champ Nawara pour l’extraction du gaz naturel situé au Sahara de Tataouine (sud est) a été inaugurée officiellement, mercredi, par le chef du gouvernement, Youssef Chahed. Ce projet d’une capacité de production de 2,7 millions de mètres cubes de gaz par jour, a coûté 3,5 milliards de dinars.