La Commission des martyrs et blessés de la Révolution et de l’application de la loi de l’amnistie générale et de la justice transitionnelle a auditionné, dans la matinée de lundi 10 février, une délégation de l’Instance supérieure des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, concernant la liste des martyrs et des blessés de la révolution.
La liste en question a suscité un tollé auprès des familles des victimes et des associations de la société civile qui la considèrent incomplète.
Evoquant le dossier, le président de l’Instance des droits de l’Homme, Taoufik Bouderbala, a insisté sur le respect de la loi dans l’élaboration de la liste des martyrs et blessés.
“L’Instance pourrait s’être trompée sur la liste des blessés mais pas concernant les noms des martyrs”, a déclaré Taoufik Bouderbala, cité par la TAP.
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Les personnes qui ont été blessées durant la révolution et qui se considèrent victimes peuvent saisir la justice et porter plainte en présentant leurs preuves, a ajouté le président de l’Instance supérieure des droits de l’Homme.
Il a fait savoir dans ce sens avoir demandé à maintes reprises à rencontrer le chef du gouvernement en charge de la gestion des affaires courantes, Youssef Chahed, pour l’inciter à publier la liste définitive au JORT, mais n’a pas reçu de réponse.
Bouderbala a précisé que le nombre des blessés s’est réduit de manière significative dans la liste finale, étant donné que l’Instance a réexaminé tous les dossiers médicaux qui lui ont été présentés.
Selon lui, tous les blessés devaient se présenter devant une commission médicale qui a pu démontrer que 900 certificats médicaux ont été falsifiés.
“Certains prétendus blessés ne se sont pas présentés devant la commission médicale spéciale parce qu’ils savaient pertinemment qu’ils n’étaient pas des blessés de la révolution”, a déclaré Bouderbala.
Le président de l’Instance des droits de l’homme a infirmé toute pression politique exercée sur l’Instance.
Le rapporteur de la Commission, Leila Haddad, s’est interrogé sur l’absence de plusieurs noms de martyrs tombés sous les tirs des snipers pendant la période entre le 17 décembre et le 28 février 2011.
Haddad s’est également interrogée sur la publication de la liste sur le site officiel de l’Instance des droits de l’homme lors de la campagne électorale le 8 octobre 2019.
Leila Haddad, qui défend également plusieurs familles des martyrs et blessés de la révolution, a qualifié la liste établie par l’Instance d’inéquitable.