Des juges et des experts en la protection des droits de l’Homme et de l’éducation ont souligné la nécessité d’intensifier la formation et de soutenir les capacités des juges et des avocats dans le domaine de la lutte contre les délits de traite des êtres humains, émergents, complexes et transfrontaliers, qui sont pratiqués par des réseaux, caractérisés par un degré de force et d’organisation qui leur permet de protéger leurs activités dans le domaine du travail forcé, en particulier dans la prostitution et le trafic de drogue.
S’exprimant à la clôture d’une session de formation organisée pendant deux jours, au siège de la municipalité de Tunis, sur le thème “La traite des êtres humains et le lancement d’une plateforme de formation régionale”, la présidente de l’Instance nationale de lutte contre la traite des êtres humains, Raoudha Laabidi, a mis l’accent sur l’importance de la formation, de l’éducation, du développement des législations et des organismes spécialisés en Tunisie et dans les pays arabes dans la lutte contre la montée grandissime de ce crime.
La plateforme régionale de formation et de sensibilisation à la nécessité de lutte contre la traite des personnes a été lancée au cours de cette session en Tunisie, au Maroc et au Liban.
Elle comprend des leçons, des données et des avis sur les meilleurs moyens de protéger les victimes de la traite d’êtres humains élaborés par des juristes, des spécialistes de l’éducation et des universitaires spécialisées dans des domaines en rapport avec cette question.
Ces données tiennent compte des spécificités de chaque pays et sont en harmonie avec les mécanismes juridiques internationaux, notamment la Convention du Conseil de l’Europe qui est une référence majeure dans le domaine.
Baptisée “Help” (Aide), la plateforme devrait s’élargir à d’autres pays arabes. Elle fonctionne en complémentarité avec la plateforme initiale des pays du Conseil de l’Europe qui rassemble 47 pays d’Europe et d’Asie, y compris des pays islamiques et qui publie plusieurs accords et traités internationaux dans le domaine de la lutte contre la traite des êtres humains, la violence sexiste et la protection des droits de l’homme.
Laabidi a, à cette occasion, présenté des statistiques du ministère de l’Intérieur, selon lesquelles, les services de sécurité ont identifié 1 313 cas de traite d’êtres humains en Tunisie en 2019, 780 cas en 2018 et 742 cas en 2017.