La participation du parti Qalb Tounes au gouvernement Elyès Fakhfakh n’est pas une condition pour la participation du mouvement Ennahdha à ce gouvernement. C’est ce qu’a affirmé, mercredi 19 février, Abdelkrim Harouni, président du Conseil de la Choura d’Ennahdha.
Lors d’une conférence de presse au siège du parti tenue à l’issue du Conseil de la Choura, Harouni a déclaré que le conseil a mandaté le bureau exécutif du mouvement et son président de poursuivre les négociations avec Fakhfakh pour former le nouveau gouvernement et prendre la décision finale concernant la participation ou non dans le gouvernement.
Harouni a affirmé que le Conseil de la Choura a décidé de poursuivre les négociations avec Elyès Fakhfakh jusqu’à la dernière minute avant de présenter la formation définitive à la présidence de la République, à l’unanimité.
Selon le président du conseil de la Choura, Ghannouchi va rencontrer, ce mercredi, avec Elyès Fakhfakh.
La position finale du mouvement Ennahdha au sujet de la participation ou non au prochain gouvernement sera ensuite annoncée, a ajouté Harouni, précisant que Fakhfakh a réagi positivement aux conditions de son parti pour reprendre les concertations.
Ennahdha a exigé de remplacer la ministre proposée pour le portefeuille des technologies de la communication, Lobna Jribi, par une personnalité indépendante et de fusionner le ministère de l’environnement et celui des affaires locales, a-t-il précisé.
Et d’ajouter que Fakhfakh a également engagé des contacts avec les partis exclus des concertations sur la formation du gouvernement, en allusion aux contacts indirects établis avec Qalb Tounes.
Par ailleurs, Harouni a salué le rôle joué par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), dans le rapprochement des points de vue des parties concernées afin de parvenir à une issue à cette crise politique.
S’agissant du débat constitutionnel en lien avec la crise de formation du gouvernement, Harouni a souligné que son parti respecte l’interprétation des dispositions de la Constitution par le président de la République, niant l’existence d’un différend entre l’institution de la présidence de la République et celle du parlement.
Il a réaffirmé la position d’Ennahdha appelant à la formation d’un gouvernement d’union nationale, estimant que les difficultés économiques et sociales du pays exigent une unité nationale.
Harouni a également souligné qu’Ennahdha veut éviter l’organisation de nouvelles élections. “Une solution démocratique et constitutionnelle qui ne nous fait pas peur”, a-t-il assuré.