La croissance économique en Tunisie a baissé à 1% en 2019 contre un taux de 2,7% en 2018, selon les statistiques de l’Institut national de la statistique (INS), publiées samedi 15 février.
Ces résultats, alimentés par la régression des secteurs manufacturiers et non-manufacturiers, malgré la bonne tenue de certains secteurs stratégiques comme l’huile d’olive et le phosphate, sont loin des perspectives du gouvernement annoncées dans le budget de l’Etat pour l’année 2019 (soit une croissance d’environ 3,1%).
Baisse de 0,1% de la valeur ajoutée des industries manufacturières
La valeur ajoutée des industries manufacturières a accusé une baisse de 0,1% au quatrième trimestre de l’année 2019 par rapport à la même période de l’année antérieure.
Ce fléchissement s’explique par la régression de la production dans les secteurs du textile-habillement et du cuir et chaussures ainsi que des industries mécaniques et électriques, estimée respectivement à 6,2%, 2,9% et 1%.
En revanche, la valeur ajoutée du secteur des industries agroalimentaires a augmenté de 10,7%, suite à l’évolution significative de la production de l’huile d’olive.
Parallèlement, le secteur des IMCCV (industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre) a, lui aussi, vu sa valeur ajoutée augmenter, sous l’effet de la hausse de la production du ciment, suite à la croissance de la demande extérieure (évolution de 30% des exportations), selon les données de l’INS.
Régression de 0,3% de la valeur ajoutée des industries non-manufacturières
La valeur ajoutée des industries non-manufacturières a enregistré un repli de 0,3% au quatrième trimestre de l’année 2019 par rapport à la même période de l’année 2018.
Cette baisse, d’après l’INS, est imputable à la diminution de la production dans le secteur de la production du pétrole et du gaz naturel de l’ordre de 8,1%.
En contrepartie, le secteur des mines a connu une hausse de 44,4% grâce à l’évolution de la production des phosphates de l’ordre de 1,3 million de tonnes (4,1 millions de tonnes en 2019), contre 0,630 million de tonnes au cours de la même période de l’année 2018 et 2,8 millions de tonnes durant toute l’année 2018.
Régression de 1,9% de la valeur ajoutée du secteur de l’agriculture et de la pêche
La valeur ajoutée du secteur de la pêche a régressé de 1,9% au cours du quatrième trimestre de l’année 2019 après avoir enregistré un taux de croissance positif lors des deuxième et troisième trimestres respectivement de 2,8% et 3,1%, contre une baisse de 0,7% au cours du premier trimestre. Selon les premières prévisions, le secteur a réalisé sur cette base une hausse de 0,8%, indique l’INS.
Hausse de la valeur ajoutée du secteur des services marchands de 1,8%
Le secteur des services marchands a continué sur sa lancée, enregistrant un accroissement de sa valeur ajoutée de 1,8% au cours du quatrième trimestre de 2019, en comparaison avec la même période de 2018.
Cette amélioration est due à l’augmentation de la valeur ajoutée dans la plupart de ses secteurs, à l’instar de ceux des services hôteliers, de la restauration et des cafés (5,4%), des télécommunications (2,5%) et des services financiers (6,3%).
Toutefois, la valeur ajoutée du secteur du transport a baissé de 2,7% en raison, selon l’INS, de la régression d’environ 7,7% du nombre des voyageurs du transporteur national et de la baisse du trafic maritime, vu la réduction du volume des transactions extérieures.
Le secteur des services non marchands (essentiellement les prestations de services administratifs) a réalisé une hausse de 1,6%.