Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, s’est dit insatisfait de ce qui a été réalisé en matière de lutte anticorruption en Tunisie.
Selon lui, les moyens mis à disposition auraient pu aboutir à des résultats meilleurs et dans de cours délais.
Dans une déclaration de presse en marge de sa participation, lundi 24 février 2020 à Djerba (Médenine) à un atelier de travail sur la consolidation des mécanismes d’intégrité au sein des municipalités, Tabib a indiqué que la prise de conscience en matière de lutte contre la corruption s’est illustrée à travers l’évolution des législations et l’amélioration du rendement des institutions.
Le président de l’INLUCC a expliqué que la lutte contre la corruption comprend trois aspects. Il s’agit de l’aspect répressif, qui fait face aux lacunes législatives et à l’incapacité de traduire les personnes impliquées de corruption en justice.
Le deuxième aspect concerne le système institutionnel et les méthodes de gestion qui encouragent la corruption. Tabib citera dans ce sens la complexité et la longueur des procédures, à l’instar de ce qui se passe au niveau des marchés publics, des recrutements et autres.
En troisième lieu, le président de l’INLUCC a soulevé l’aspect culturel et social qui fait que la majorité des Tunisiens qui croit qu’un droit ne peut être obtenu que par malversation.
Chawki Tabib a insisté sur la répression pour le démantèlement du système de corruption ainsi que sur le besoin d’instaurer de nouvelles méthodes de gestion au sein des administrations et des institutions et d’œuvrer à changer les mentalités à travers la culture et l’éducation.
Il a ajouté que la lutte contre la corruption est une responsabilité partagée entre tous. Elle se base sur une approche participative associant le citoyen. Il s’agit d’un long processus qui pourrait s’étendre sur des années dans le cadre de la stratégie nationale de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, a-t-il souligné.