L’Italie fait une offre globale de partenariat dans le secteur de la mécatronique avec la Tunisie. Les deux pays sont en situations compatibles La démarche semble prometteuse.
Récemment l’ICE (Institut italien de commerce extérieur) a organisé une journée de rencontres entre les opérateurs du secteur de la mécatronique d’Italie et de Tunisie. Cette rencontre a été l’occasion d’organiser un séminaire public destiné à l’examen des possibilités de partenariat entre les deux bords.
Les responsables des Technoparks et des clusters des deux rives ont détecté des pistes de renforcement d’une coopération qui a été amorcée, mais reste encore modeste sur la question.
Le témoignage des opérateurs privés et autres promoteurs de start ups a émaillé cet événement, mettant en perspective des pistes de partenariat prometteuses. Et une rencontre B2B a eu lieu le même jour. Dix-huit entreprises italiennes ont fait le déplacement pour cette occasion. Cette mission commerciale a visité le Technopark d’El Ghazala et Novation City de Sousse, deux plateformes up to date tout à fait en situation de loger des ventures entreprises dans le secteur de l’industrie 4.0 autant que de la mécatronique et de l’intelligence artificielle.
Le “miracle“ italien dans le domaine de l’IT
Le territoire italien est maillé du nord au sud de Technoparks et autres centres de recherche et de clusters lesquels gravitent dans un écosystème dédié à l’IT. On peut légitimement parler d’un miracle italien. Ce basculement s’est fait en réponse aux nécessités de la reconversion de l’industrie italienne vers l’univers 4.0.
Dans cette foulée, à Naples, comme l’expliquait Giorgio Ventre, une ancienne zone industrielle a été totalement convertie en Cyber park dotée d’une Developper Academy “Apple” avec un standard de classe mondiale. Parmi les enseignes présentes à Naples, on cite Cap Gemini, Accenture, CISCO, AXA et Ferrari. Et Giorgio Ventre d’ironiser en disant “Est-ce que la Cité de la Pizza se réinventerait elle-même en une Tech capitale ?”.
Salvatore Latronico, dirigeant de la Thecnopark de Bari, sur la côte adriatique, tout à fait à l’arrière de Naples, parlait lui aussi du succès de son district IT. Cela a contribué au redéploiement de l’industrie italienne.
Il rappelait au par ailleurs la répartition de la valeur ajoutée du secteur IT dans le monde. Elle se présente comme suit : les USA s’accaparent 32% du total, l’UE fait 20%, l’Asie n’en est qu’à 14%, l’Australie réalise 11%, l’Inde 7%, l’Amérique du Sud est à 6%, l’Afrique en fait 5%, la Scandinavie fait 4%. Et l’Italie brille dans ce cortège car son industrie IT est la deuxième d’Europe et ses exportations avoisinent les 200 milliards d’euros, ce qui contribue grandement à rééquilibrer sa balance commerciale.
Ce fut ensuite au tour de Paolo Dondo, responsable du Technopark de Turin entièrement dédié à la mécatronique, plateforme nationale où est installée AIDAM. Cette dernière est l’Association italienne de l’automatisation mécatronique. Et c’est le cœur de cible de l’offre italienne.
Tunisie, un cadre hautement incitatif
Le Start Up act était l’action vedette du cadre tunisien d’investissement en IT. Rim Jarou, présidente de Smart Tunisia, est revenue dans le détail sur le cadre incitatif de l’investissement IT en Tunisie.
Le pays est techniquement en état de saisir la main tendue des opérateurs italiens, et de plus il dispose d’un cadre attractif d’accueil des IDE du secteur.
Mohamed Ali Mejri a saisi l’occasion pour faire une belle démo marketing à l’adresse des opérateurs italiens.
Et ce fut au tour de Hichem Turki, président de Novation Park de Sousse, citadelle de la mécatronique en Tunisie, d’exposer les réalisations initiées à Sousse et de revenir sur les ventures initiatives entamées en partenariat.
A Sousse on a franchi un cap significatif, car on rassemble sur le même site la recherche auto et les startups de mécatronique. La proximité du physique avec le digital nous propulse dans l’univers du “Phygital”. Cela prédispose le Technopark de Sousse à du hosting de partenariats au top niveau de la chaîne de valeur de la mécatronique.
Partenariat entre la Tunisie et l’Italie : le meilleur est à venir
Depuis son arrivée à la tête de l’ICE, Donatella Iaricci se déploie avec beaucoup d’énergie pour rapprocher les milieux d’affaires des deux pays. C’est sa deuxième action ciblée. La première concernait le secteur bio, maintenant voilà celle de l’IT.
Rappelons qu’il s’agit d’opérations de standing. En IT, les opérateurs des deux bords sont en mesure de susciter des synergies de haut niveau. Il y a d’abord les besoins nationaux qui peuvent s’auto-stimuler.
A noter que l’appel de basculement vers l’industrie 4.0 et les usines intelligentes est très avancé en Italie et il peut largement diffuser dans le contexte tunisien. On apprend que quatre entreprises italiennes sur dix ont budgétisé en 2010 des encours supérieurs à ceux de 2019 destinés à financer des investissements dans l’innovation, la numérisation et l’automatisation.
L’ICE s’engage dans une pente valorisante de partenariats porteurs et qui semblent s’inscrire dans la marche du XXIème siècle.
Rappelons que l’Italie a réussi à doubler la France et devient le premier fournisseur de la Tunisie. A bien entretenir cette dynamique, on finirait par avoir des investissements structurants en partenariat avec l’Italie.