Dans le cadre du projet « Alliance pour la croissance économique et pour l’emploi », l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat a organisé, mercredi 4 mars 2020 en collaboration avec la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce AHK un atelier technique intitulé «la mise à niveau de l’offre privée de formation professionnelle : une approche basée sur la qualité, la réponse aux besoins de l’économie et la promotion de l’emploi durable».
La séance inaugurale a été présidée par Rached Chelli, membre du bureau exécutif national et président de la Chambre syndicale nationale des entreprises privées de formation professionnelle, Jorn Bousselmi, directeur général de l’AHK, Walid Bellagha, président de la Chambre syndicale nationale des bureaux d’études, de conseil et de formation et en présence de plusieurs responsables de l’UTICA et de professionnels du secteur.
Chelli a souligné dans son intervention qu’il est important de convaincre les autorités de tutelle de l’urgence de mettre à niveau le secteur de la formation professionnelle afin qu’il soit conforme aux normes internationales.
Il a également souligné que la Chambre syndicale sera une force de proposition et un acteur actif dans cette mise à niveau et appuiera les propositions et les recommandations qui seront adoptées à la fin des travaux de cet atelier.
Il a ajouté qu’il est du devoir de tous les professionnels de s’unir pour rendre le système de formation professionnelle plus performant et répondant aux normes internationales. Cela nécessite un processus de transition pour une mise à niveau globale d’enseignement et d’attribution de certificats reconnus au niveau national et international.
Il est également nécessaire a affirmé Chelli de développer le système pédagogique dans les centres de formation ainsi que de mettre en place un système national d’évaluation et de reconnaissance des compétences issues de la formation continue.
Il a enfin souligné la nécessité de la mise en place d’une stratégie nationale pour la formation professionnelle afin de mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi.
De son côté, Jorn Bousselmi a souligné l’importance de conjuguer les efforts de tous pour que les diplômes délivrés par la formation professionnelle soient équivalents à ceux délivrés par l’enseignement supérieur et reconnus sur le marché de l’emploi.
Il a expliqué que l’une des priorités de la réforme du secteur devra être le recrutement de spécialistes pour évaluer l’état actuel des centres de formation et pour déterminer les besoins et les priorités d’intervention.
Bousselmi a cité en exemple la réussite de la mise à niveau du secteur de la formation professionnelle dans l’industrie automobile allemande. Cette réforme a permis la mise en place d’un cursus de formation transparent qui répond aux besoins du secteur, ouvre des perspectives pour les bénéficiaires de la formation et encourage les jeunes à s’orienter vers la formation professionnelle.
Pour sa part, Walid Bellagha a souligné que le système de formation professionnelle est en mesure de délivrer des certificats à environ 30 000 étudiants aussi bien pour la formation de base que pour la formation continue et ces capacités font de lui un partenaire actif de l’économie tunisienne.
Il a appelé les autorités à s’attaquer fermement au secteur informel qui a eu des répercussions négatives sur la qualité de la formation et sur les activités du secteur régulier qui a besoin de l’appui des autorités pour mieux se développer.
Il s’est interrogé sur le rôle de l’Agence nationale pour la formation professionnelle et des centres de formation et de leur capacité d’attirer le million d’enfants qui ont quitté les bancs des écoles au cours des dix dernières années et sur la raison du manque de coordination entre les différents ministères concernés (éducation, enseignement supérieur, formation professionnelle et emploi) d’autant que la question de la formation professionnelle est liée à la sécurité sociale nationale.
Au cours des débats qui ont suivi les interventions des experts, les intervenants ont souligné la nécessité de motiver les jeunes à intégrer le système de formation professionnelle.
Ils ont également appelé à la mise en place un système d’évaluation des centres et des bureaux de formation conformément à des normes techniques transparentes et de manière objective.
Ils ont demandé l’inclusion de la langue anglaise dans la formation professionnelle et la mise en place d’une cellule chargée de la réforme du secteur et rassemblant tous les acteurs concernés afin d’élaborer et adopter un cadre législatif et réglementaire pour réhabiliter et réformer la formation professionnelle.