Une étude qualitative élaborée par le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF) sur “les travailleuses domestiques: les trajectoires, le vécu et le positionnement social”, recommande la révision du Code du travail, l’intégration des droits des travailleuses domestiques dans l’ordre du jour du comité des droits de l’Homme et l’organisation de formations au profit de cette catégorie de travailleuses dans l’objectif de les préparer à la profession.
L’étude en question qui a été présentée lors d’une conférence de presse organisée, jeudi au siège du CREDIF, a classé les conditions de travail des aides ménagères en trois catégories: “difficiles et sévères”, “acceptables” et “bonnes”, appelant à veiller à l’application des lois protectrices des droits des femmes contre la traite des personnes et à l’activation de la loi organique n° 58 de 2017 relative à l’élimination de la violence faite aux femmes, outre la ratification de la convention internationale n°189 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le travail décent des travailleurs domestiques.
L’étude, basée sur une approche méthodologique qualitative et menée sur un échantillon de 15 travailleuses domestiques du Grand Tunis, 12 de Sfax et 7 de Sousse, a exhorté de passer par les bureaux d’emploi lors du recrutement et de la recherche des services d’une aide ménagère, de créer un syndicat pour cette catégorie de travailleuses, ainsi que de consolider les efforts de sensibilisation quant à leurs droits et devoirs.
Le professeur Moez Ben Hmida et le professeur Lassad Laabidi ont présenté les résultats de l’étude en question dont l’objectif est de fournir des données scientifiques sur les aides ménagères, à travers une meilleure connaissance de leurs trajectoires, en interaction avec leurs environnements familiaux et sociaux.
Ben Hmida, coordinateur scientifique de l’étude, a indiqué à cet effet que la plupart des travailleuses domestiques proviennent des gouvernorats du nord et du centre-ouest, compte tenu de la précarité des conditions économiques qui sévissent dans ces régions, affirmant l’existence de cas qui ont fait l’objet d’exploitation économique au profit des parents, en particulier au dépend de mineures ayant abandonné leurs études.